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1685

978. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Deux mois après que j’eus reçu cette lettre (no 974, p. 448), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 5e octobre 1685.

Il me semble que je suis votre voisine, mon cher cousin, et que présentement, si je voulois parler un peu haut, vous pourriez m’entendre[1]. Je revins de ma Bretagne le 15e du mois passé ; j’arrivai droit à Bâville[2], où M. de Lamoignon me fit trouver ma fille et tous les Grignans : il y a longtemps que je n’avois eu une plus parfaite joie. Si notre Corbinelli eût voulu être de la partie, j’aurois oublié Paris ; mais son tour vint deux jours après, et vous pouvez juger de mes sentiments par l’amitié que j’ai pour lui. Je fus donc fort contente et du maître de la maison, et de la maison, et de la compagnie. Le P. Rapin et le P. Bourdaloue y étoient. Je fus fort aise de les voir dans la liberté de la campagne, où l’un et l’autre gagnent beaucoup à se faire connoître, chacun dans son[3]caractère. Nous parlâmes de vous ; je leur appris l’heureux accommodement[4]de ma nièce de

  1. Lettre 978. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « vous me pourriez entendre ; » quatre et cinq lignes plus loin : « de cette partie » ; quatre lignes après : « le P. Bourdaloue et le P. Rapin. »
  2. 2. Voyez tome IV, p. 541, note 2.
  3. 3. Son paraît être la leçon de notre manuscrit ; le mot a été biffé et remplacé par leur, d’une autre main que celle de Bussy. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale porte leur.
  4. 4. Mme de Coligny venait de transiger avec la Rivière, sur l’exécution de l’arrêt du 13 juin 1684. Son mari lui permit de vivre où elle voudrait, et Mme de Coligny céda le revenu de la terre de Lanty, dont la Rivière a joui jusqu’à sa mort. Il paraît même qu’il lui fut