Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/477

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de madame de sévigné.

J’ai quitté ma plume à ma fille avec plaisir. Elle vous a dit elle-même combien il s’en faut qu’elle ne vous oublie et puisse jamais vous oublier.

Adieu mon cher cousin ; adieu ma chère nièce ; vous êtes dans un état de paix, si vous attendez la mort, comme vous dites,

Sans la desirer ni la craindre[1].

Quelle sagesse ! et quelle folie aussi de s’en tourmenter, si ce n’est par rapport au christianisme, et aux dispositions qui sont nécessaires pour cette dernière action !


981. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ ET À MADAME DE GRIGNAN.

Quinze jours après que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Chaseu, ce 14e novembre 1685.
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à madame de sévigné.

Mon Dieu, Madame, que je voudrois avoir été à Livry aussi bien qu’à Bâville quand vous y avez été ! Si je suis supportable à Paris, je suis fort bon à la campagne, et tous tant que vous êtes, vous êtes comme moi. On est trop dissipé à la ville. Quand je suis chez vous à Paris, j’ai beau vous aimer : ou je suis en esprit encore avec les gens que je viens de quitter, ou avec ceux que je veux aller voir le reste de la journée. D’ailleurs, comme je ne me hâte jamais[2] d’avoir de l’esprit, une visite est bien

  1. 7. Voyez tome VI, p. 541.
  2. Lettre 981. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impé-