1686 ment ensemble : je vous les souhaite toujours. Quand je dis à vous, j’entends à ma nièce aussi : je ne puis jamais vous séparer. Vous êtes à Chaseu, allez vous promener à mon intention sur les bords[1] de cette jolie rivière[2] : je serois ravie que quelque hasard me fît trouver avec vous. J’embrasse le père, la fille et le petit-fils. Que la qualité de grand-père ne vous choque point : à force de vivre, il en faut venir là.
Ce n’est point la chaleur, Monsieur, qui m’a empêché de vous écrire, moi[3], mais un traité inviolable de n’avoir de commerce avec vous que conjointement avec Mme de Sévigné. Ce traité m’est avantageux, parce que mes lettres passent à la faveur des siennes.
Je vous assure, Monsieur, que si je vais en Bourgogne, je dirigerai mes pas vers vous ; mais « l’homme propose et Dieu dispose. »
Vous mande-t-on des nouvelles de ce pays-ci, Monsieur ? Vous dit-on que l’amour y reprend ses droits et sa force, et qu’il s’est mis sous la protection de Monseigneur[4] ? Vous dit-on que le beau sexe se tue pour avoir
- ↑ 6. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « sur le bord ; » à la ligne suivante : « m’y fit trouver ; » à la ligne d’après : « ...et le petit-fils ; car à force de vivre, etc. »
- ↑ 7. L’Arroux. Voyez tome V, p. 382, et la note 6.
- ↑ 8. Le mot moi manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale qui donne à la ligne suivante : « aucun commerce. » — Le second alinéa de l’apostille de Corbinelli n’est que dans ce manuscrit. L’axiome bien connu qui le termine se lit dans l’Imitation de Jésus-Christ, livre I, chapitre XIX : Homo proponit, sed Deus disponit.
- ↑ 9. Le Dauphin forma successivement plusieurs liaisons d’abord avec Mme d’Espagny, femme de chambre de la Dauphine, que le Roi chassa (voyez le Journal de Dangeau, à la date du 12 janvier 1685),