1686 vis à Mlle de Ragni sur son mariage une petite lettre du caractère que j’ai vu que vous aimiez : je vous en envoie la copie[1].
Le 15e septembre, je m’en revins à Chaseu de Bussy, où j’étois[2] avec votre nièce de Coligny. Vous connoissez le mérite de cette situation, Madame ; ce que je vous en dirai aujourd’hui, c’est qu’il augmente tous les jours par les propretés dont je l’embellis. Nous avons pris deux saumons, que j’ai eu du regret de manger sans vous, ne songeant pourtant point à vous écrire, et vous voyez bien[3] que cela n’étoit pas naturel. Nous nous sommes fort vus, les Toulongeons, les Ragnis, les Montjeus et nous : ce sont[4] des gens de manière aisée, dont vous vous accommoderiez fort. Il est arrivé à Montjeu[5], depuis six semaines, une petite dame de Paris, jolie de sa figure, vive, qui a de l’esprit, mais qui fait bien plus rire par la liberté qu’elle se donne de dire tout ce que vous autres
- ↑ 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « je vous l’envoie. » — Voyez cette lettre, datée du 7 juillet 1686, dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 564. — Sur Mlle de Ragni, voyez tome V, p. 504, note 7.
- ↑ 4. Les mots : « où j’étois, » manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, qui donne à la ligne suivante : « tout ce que je vous dirai, c’est qu’il augmente, etc. »
- ↑ 5. « Et vous voyez bien encore. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
- ↑ 6. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, où les Ragnis manque, Bussy a écrit : « tout cela sont, » au lieu de « ce sont ; » un peu plus loin : » dont nous nous accommodons fort ; » une autre main a corrigé ainsi toute la phrase : « Nous nous sommes fort vus dans le voisinage, qui est de gens de manière aisée, dont, etc. »
- ↑ 7. Voyez tome III, p. 151, note 1. — La petite dame de Paris est nommée Goussob dans notre manuscrit, où les deux lettres dont il est parlé à la fin de l’alinéa, et la lettre à Mlle de Ragni, ont été transcrites par Bussy à la suite de notre lettre 1005. Nous ne trouvons pas son nom ni ces deux lettres dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.