Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/119

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vous priver d’un bien qui n’étoit votre propre que très- improprement. Venez donc, Monsieur, nous moraliserons sur toutes sortes de sujets. Je me suis jeté dans la politique, je repasse des fragments d’histoires, et de tout ce que je lis je me forme l’idée d’Horace, et je dis comme lui :

Délirant reges, plectuntur Achivi[1] Si cette règle a une exception (comme il n’y en a point de générale), c’est à l’égard du Roi, le modèle de ceux qui viendront, quoiqu’il n’en ait eu aucun parmi ceux qui sont passés.


Adieu, Monsieur mes compliments à la divine Marquise[2], que j’honore parfaitement. Mme de Sévigné est allée à Bourbon.

1042. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GUIGNAN.

A Bourbon, mardi 7 octobre.

Vous vous avisez de me gronder, au lieu d’entrer dans le plaisir de savoir que je me porte mieux que je n’ai jamais fait, et que j’ai été trop heureuse de m’épargner la peine d’aller à Vichy, puisque j’en ai fait venir les eaux, qui m’ont purgée autant que je puis l’être ; car il s’en faut bien que je n’aie le même besoin que j’avois il y a dix ans de cette lessive[3]: il y a tout à dire. M. Mansart est ici ; il ne respire que de se restaurer des extrêmes évacuations de Vichy ; tous ceux qui en sont revenus

  1. 5. Les rois font des folies, les Grecs les payent. (Horace, êplire II du livre I, vers 14..
  2. 6. Mme de Cologny
  3. LETTRE 1042. 1 .Voyez au tome Y, les lettres de septembre 1677.