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1687

tiennent le même langage. Il est’ vrai que pendant huit jours que j’ai pris ici les eaux de Vichy, elles m’ont trèsbien fait, mais j’ai pris ensuite de celles de Bourbon pour m’adoucir et me consoler c’est une opinion toute commune que celles-ci, quand on n’a point beaucoup d’humeurs, sont douces et fondantes et consolantes, et qu’elles se distribuent dans toutes les parties avec une onction admirable. Quant au pays, je ne comparerai jamais le plus beau et le plus charmant du monde avec le plus vilain et le plus étouffé3. J’ai donc pris huit jours de Vichy et huit jours de Bourbon; j’ai pris dans l’intervalle de la poudre de M. de l’Orme, qui m’a fait des merveilles* je n’ai pas eu la moindre vapeur; j’ai un très-bon visage. J’ai pris en arrivant une médecine ordinaire, j’en prendrai encore une en partant; les eaux me purgent tous les jours sans violence, et les bains que je prends sont doux et tempérés; si la douche m’étoit nécessaire, Amyot ne me l’épargneroit pas. Vous grondez encore de ce que j’écris hélas! ce m’est un plaisir, et j’aurois mille fois plus de peine à m’en passer; tout ce qui est ici écrit autant que moi. J’écris quatre lignes à Mme de la Fayette appelez-vous cela écrire ? P Nous avons ici un temps parfait. Je suis transportée de joie que la santé de Monsieur le chevalier lui permette d’aller achever nos tristes adieux à Livry voilà tout ce que je souhaitois, ou de vous y trouver établie, ou en état d’y pouvoir aller. Nous arriverons à Paris le 19% a. Le Mercure d’août 1687 (p. 86 et 87) dit que « M. Bourdier, trës-habile médecin, dans un excellent ouvrage qu’il a fait sur les eaux de Bourbon, tient qu’elles sont propres aux maladies des nerfs, à celles de l’estomac, et surtout du bas-ventre, ouvrant les obstructions, fondant les humeurs, et fortifiant les parties foibles. » 3. Voyez ci-dessus, p. ioi.

4. Sur le médecin de l’Orme, voyez tome IV, p. 379, note i sur sa poudre, même tome, p. 354 et suivantes, p. 365, etc.