Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/148

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intérêt que vous avez pris à ma santé, et ce sang dont je me trouvai un jour toute affoiblie, parce que vous vous en étiez fait tirer quatre poilettes sans m’en avertir[1], me répondoient que même par rapport à vous, tous mes détails ne vous déplairoient pas. J’ai trouvé aussi fort bon tout ce que vous me mandez, jusqu’aux nouvelles de Fontainebleau, qui ne me sont plus indifférentes quand elles ont passé par vous.

J’ai regretté, le bon Rapin [2] . Je conviens de toutes ses bonnes qualités. Sa bonté et sa douceur, avec une si grande capacité, qui rend quasi les autres gens glorieux, étoit ce qui m’attachoit principalement à lui. Il trouve présentement la récompense de toutes ses vertus. Le P. Bouhours cependant, qui étoit son intime ami, et que j’accusois toujours d’avoir bu le sang du P. Rapin[3] , qui étoit plus pâle que la mort, a repris courage, et nous a donné un livre fort amusant et que l’on lit avec plaisir c’est la Manière de bien penser sur les ouvrages d’esprit[4] Je voudrois dire dé juger; car c’est précisément cela qu’il fait. Il ramasse pour cet examen tout ce que nous avons vu et admiré en vers et en prose tantôt louant, tantôt blâmant. Souvent on est de son avis ; quelquefois on critique sa critique. Vous jugez bien que ce livre est fort amusant. Je croyois qu’il vous citeroit ; mais il me paroît qu’il n’y a qu’un endroit où il vous donne pour 2.

  1. 2.Voyez tome I, p. 511,et tome VII, p.262, 498, et p. 506, où nous lisons de même poilettes, au lieu de palettes. Dans le Journal de la santé du Roi (voyez p. 189), d’Aquin emploie le même mot (poèlettes).
  2. 3. Dans l’édition de 1697 et les suivantes « le bon P. Rapin. »
  3. 4. Le P. Bouhours disait que la santé ordinaire du P. Rapin, aux apparences près, valait mieux que la sienne. Voyez la Correspondance de Bussy-, tome VI, p. 103. (Note de l'édition de 1818.)
  4. 5. Les quatre dialogues qui portent ce titre venaient de paraître. L’Achevé d’imprimer pour la première fois est du dernier jour d’octobre 1687. La deuxième édition parut en 1691.