Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/194

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mieux écrit que le raisonnement de votre lettre. Le monde d’ici improuve que M. de Vardes ne m’ait rien laissé ; je suis ravi que ce sentiment soit conforme à celui qu’on a eu en Languedoc sur ce point. Je réponds à cela que je n’étois nullement serviteur, et encore moins l’ami du dernier Vardes, j’entends de celui qui avoit succédé au premier : il y avoit un an que le premier m’avoit honoré dans son testament ; mais le dernier l’avoit fait déchirer vingt-cinq jours avant sa mort. C’étoient deux personnes de caractères différents en bien des choses, et surtout sur ce qui me regardoit. Si le premier avoit pu survivre au dernier, il se seroit moqué de son successeur sur ce chapitre, comme sur bien d’autres ; il étoit comme tombé, non pas dans le délire, mais en extravagance. Son dessein étoit d’aller achever de vivre en Languedoc, et ce desir étoit devenu sa passion dominante, après lequel marchoit l’amour pour.... et la haine pour son gendre : elle étoit plus que vatinienne. Ces trois passions l’ont accompagné devant le tribunal

Lettee 106S. 1. On lit dans les Entretiens de Voiture et de Costar (Paris, Courbé, l654,in-4°), p. 59> « Vatinius, qui étoit l’horreur du peuple, et qui avoit donné lieu au proverbe une haine vatinienne. » On trouve aussi dans Catulle, XIV, vers 1-3

Ni te plus oculis meis amarern,

Jucundissime Cave, munere isto

Odissem te odio vatiniano.

o: Si je ne t’aimais plus que mes yeux, très-aimable Calvus, pour ce présent je te haïrais d’une haine vatinienne. » On sait que Cicéron prononça une harangue contre ce Vatinius. Ce mot avait été omis dans l’édition de 1773 il a été rétabli, d’après l’original, dans celle de 1818. Quant à la lacune précédente l’amour pour.... » est-ce par le nom ou par une désignation quelconque de Mme d’Omelas qu’il faut la combler ? Voyez un peu plus bas la fin de la lettre de Corbinelli, celle de Mme de Sévigné, et la lettre du 3 septembre précédent, p. 180.