Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/203

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vôtres je les en aime mieux ; sans cela, je ne serois point à mon aise avec elles. Mme de Lavardin est toujours entêtée de votre vrai mérite, et du peu de cas que vous faites de votre beauté, qui est l’écueil de toutes les femmes. Je me porte bien, ma très-aimable : mon sommeil n’est pas encore tout à fait bien ; mais si vous nous aimez, conservez-vous, dormez, mangez, ne vous épuisez point, ne vous creusez point : c’est assez de votre absence, nous ne pouvons[1] soutenir la crainte de votre santé. Priez toujours Monsieur le chevalier de me dire les choses que vous ne voulez pas écrire deux fois. Mme de Coulanges est toute glorieuse du petit billet que vous lui avez écrit. Songez à M. d’Avaux[2]. J’ai fait vos compliments en attendant, et tout ce que vous desirez est ponctuellement exécuté. Adieu, ma chère bonne : je ne sais plus que vous dire de ma tendresse pour vous. Tout est dit, tout est senti, et tout est cru : j’en suis assurée. Parlez-moi de vous sans cesse ; tout m’est cher et considérable. J’embrasse M. de Grignan[3] et notre prélat. Aimez— vous bien tous trois. Bonjour à Martillac[4] J’ai fait vos adieux à Mme de Chaulnes.

Suscriptlon : Pour Madame la comtesse de Grignan. Voyez la Notice p. 27S et suivantes, et ci-après, p. 203, note 7.

  1. 6. Les éditions antérieures donnent par erreur pourrions, au lieu de pouvons.
  2. 7. Voyez tome II, p. 56, note 19.
  3. 8. Ce post-scriptum est écrit en travers sur la seconde moitié de la dernière page, au-dessous de l’adresse. Les derniers mots de l’alinéa précédent « sans cesse, etc., » sont en marge de la première moitié.
  4. 9. Voyez sur cette personne attachée à Mme de Grignan, une des lettres, sans date précise, de mai 1690.