Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/247

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un fort bon personnage ; il leur a livre son neveu[1]« Tenez, Monsieur, le voilà ; faites-le assez sage pour comprendre qu’il sera trop heureux d’épouser Mademoiselle votre fille ; je ne demande pas mieux : j’aime mon nom et ma maison ; travaillez. Sur cela, le comte et sa femme vont causer avec ce garçon, qui est à Chaillot dans une petite maison de M. de Vivonne ; ils causent avec lui[2] ; mais il [3] a souverainement deux choses, une grande défiance, et une grande incertitude, de sorte qu’il se jette à l’écart à tout moment. Ils continuent pourtant leur entreprise ; mais ils n’en viendront à bout que le jour qu’ils auront trouvé l’invention de lier le vent et de fixer le mercure. Il n’est pas si difficile d’arrêter la pauvre Mme de S*** [4] Ah ! que je la plains à l’âge qu’elle a, avec dix enfants, d’être encore tourmentée des pas-




14. N’est-ce pas Mme de Soubise ? (Note de l’édition de r8r8.) Elle

  1. 11. Quel était ce marquis de Gordes, neveu de l’évêque de Langres ? Si, l’on en croit le P. Anselme (Histoire généalogique, tome II, p. 247), M. de Simtane, évéque de Langres, n’avait alors qu’un neveu, nommé Jacques de Simiane, chanoine et comte de Saint-Jean de Lyon, marquis de Simiane-Gordes, après la mort de son frère aîné, arrivée en 1677 mais le généalogiste ajoute que ce marquis de Gordes épousa, en 1682, une demoiselle de Simiane d’une autre branche. 11 faut que cette généalogie soit erronée. Le récit de Mme de Sévigné est confirmé par celui de Dangeau (21 octobre 1688). Monsieur de Langres, dit-il, et le comte de Gramont ont demandé au Roi son agrément pour le mariage de Mlle de Gramont, qui a été fille d’honneur de Madame la Dauphine, avec M. de Gordes, que ses parents avoient fait mettre à Saint-Lazare, et qui consentent tous qu’il en sorte pour ce mariage. » Ce mariage n’eut pas lieu Claude-Charlotte de Gramont, fille aîuée du comte, épousa, le 6 avril 1694, Henri Howard, dit milord Stafford, « catholique, depuis bien des années en France, fort extraordinaire et en obscure compagnie, vieux et assez riche. » (Journal de Dangeau, 6 avril 1694, note de Saint-Simon.) Les mémoires du temps ne nous apprennent pas si M. de Gordes retourna à Saint-Lazare. (Note de l’édition de 1818.)
  2. l2. Ils s’entretiennent avec lui. » (Édition de 1737.)
  3. 13. « Mais ce garçon. » (Édition de 1754.)
  4. 14. N'est-ce pas Mme de Soubise ? (Note de l'édition de 1818)Elle