Manheim ne se soit rendu sans se faire prier et brûler par nos bombes[1] Dormez donc en repos, et commencez, le plus tôt que vous pourrez, à mettre en usage toutes vos bonnes intentions.
On dit que le prince d’Orange est embarqué[2], et qu’on a entendu tirer plusieurs coups de canon mais il y a si longtemps qu’on dit la ême chose, que je ne vous le donne pas encore pour assuré. M. de la Bazinière est mort de la gangrène à la jambe[3]. Adieu, ma trèschère et très-aimable plus on voit les sentiments de certaines gens, plus on est charmé des vôtres. Je ne parle pas de Bretagne: j’en suis contente[4] mais je vous conterai quelque jour une bagatelle d’ingratitude, que j’ai contée au chevalier, et à laquelle je ne penserai plus[5], puisque je l’ai dite. Mme de Castries [6]. sort d’ici: elle vous fait cent mille compliments sur l’heureux succès de Philisbourg et moi je vous embrasse de tout mon cœur[7]
- ↑ 9. Le Dauphin était arrivé devant Manheim le 4 novembre. On ouvrit la tranchée le 8 le 9, on commença à bombarder la ville, qui battit la chamade le 10 au soir ;la citadelle la battit à son tour dans la nuit du 11 au 12. Voyez ci-dessus, p. 193, la note 6 de la lettre de Bussy du 28 septembre précédent, et le Journal de Dangeau, à la date des 14 et 15 novembre 1688. Le texte de 1754 n’a,pas les derniers mots « et brûler par nos bombes. ».
- ↑ 10. Mme de Sévigné écrivait cette lettre entre le premier départ du prince d’Orange et le second, qui eut lieu dans la soirée du jeudi 11 novembre. Voyez ci-dessus, p. 206, note 4; ci-après, p. 248, note 6; et Macaulay, chapitre IX, tome III, p. 282.
- ↑ 11. Cette phrae n’est que dans la première édition de Perrin (1737). Voyez p. 251, note 17.
- ↑ 12. Ces deux premiers membres de phrase, et le mot mais, qui suit, ne sont pas dans le texte de 1737.
- ↑ 13. « Et à laquelle je ne serai plus sensible. » (Édition de 1754.)
- ↑ 14. Voyez, tome V, p. 85, note 15.
- ↑ 15. Ce dernier membre de phrase « et moi, etc., manque dans l’impression de 1754.