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mais je trouve plaisant que c’est vous qui avez fait cette compagnie sans vous [1] elle eût été épouvantable. Vous êtes donc bonne à toute sorte de choses; vous ne vous renfermez pas à la parfaite capacité [2]d’un procès.

Le pauvre Saint-Aubin est dans un desséchement qui le menace d’une fin prochaine ; je fus hier chez lui une partie du jour, avec Melle de Grignan[3] et je m’en vais après dîner à Brevânnes[4], faire la Saint-Martin[5]; il fait le plus beau temps du monde : Mme de Coulanges m’y souhaite, il y a six semaines ; mais j’avois Philisbourg à prendre. Présentement j’y serai[6]quelques jours; j’y recevrai vos lettres, et vous écrirai; je marcherai un peu c’est en faisant de l’exercice que je reposerai mon corps et mon esprit de tout ce que j’ai souffert, et pour vous, et pour votre enfant. Je[7] me porte parfaitement bien: je me suis purgée, et le lendemain je donnai encore une dernière façon pour vous plaire. Je voudrois être assurée que vous fussiez aussi bien que moi, et que l’air de Pro-

  1. 7. Voyez la Notice, p. 275
  2. 8 dans la parfaite capacité (Edition de 1754)
  3. 9. Elle n’était restée que peu de mois aux Carmélites. Voyez plus haut, p. 7.
  4. 10. A quatre lieues de Paris, un peu au nord de Villeneuve-Saint-Georges. La terre de Brevannes avait appartenu au duc de Chaulnes, qui la vendit à des protestants, et saus doute elle était alors en séquestre, car Mme de Coulanges l’occupait en vertu d’un bail judiciaire. Cette terre fut acquise, au commencement du dix-huitième siècle, par l’évêque de Saintes le Pileur, qui la donna à son neveu le Pileur, conseiller au parlement. Ce dernier fit construire, en 1786, le château actuel. Mme de Coulanges possédait, près du château, une maison qui existait il y a peu de temps et existe peut-être encore.
  5. 11. Le 11 novembre.
  6. 12. « J’y serai présentement quelques jours. » (Édition de 1754.)
  7. 13. Cette phrase et les suivantes, jusqu’à « Le marquis de Jarzé, » manquent dans l’édition de 1737.