Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

264


laquelle il m’écrit la lettre que voilà : vous y verrez qu’il est fort heureux d’en être quitte à si bon marché. Monseigneur a mandé cette contusion au Roi, et Dangeau l’a mandée au chevalier, pour s’en réjouir avec lui. Le chevalier alla dans le moment à Versailles ; Je suis persuadée qu’il reviendra ce soir pour vous écrire et qu'il vous mandera comme il aura fait sa cet a ne soyez point inquiète de votre enfant; car vous voyez clairement qu’il se porte fort bien, et qu'il est fort heureux. Il faut encore mettre cette contusion dans le nombre de tout ce qui lui arrive17 de bon et d’avantageux pour sa fortune avant dix-sept ans, car il ne les aura qu’après-demain18. « Que mercredi prochain. Ainsi, ma très-chère, remerciez Dieu sur ma parole, et

    fluxions, que je n’ai pu me mettre en campagne pour aller voir Mme de Sévigné, au cas qu’elle soit revenue d’auprès de Mme de Coulanges à quatre lieues d’ici, et chercher les circonstances de cette contusion, quoique après la parole du Roi il n’y ait plus à s’inquiéter. Je crois que Monsieur le chevalier ne manquera pas encore de vous mieux instruire que moi. » Du 17 novembre 1688. « Vous detez, Monsieur, être à présent hors d’inquiètude sur le sujet du joli petit marquis de Grignan car vous aurez appris sans doute que sa contusion (d’un éclat de bombe pourtant) n’est qu’à la ..anche, et qu’il monta à cheval le lendemain. M. l’abbé de la Rochefoucauld croyoit avoir entendu au dos ou à l’épaule il n’importe de la méprise, l’autre endroit étant encore moins dangereux : c’est de la gloire et de l’honneur qu’il se faut réjouir avec M. le comte et Mme la comtesse de Grignan, et vous, qui êtes un autre père et mère tout ensemble. » Nous donnons ce double extrait d’après des copies faites en 1827 sur les originaux, qui avaient été communiqués au libraire Blaise.