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de la Bécasse [1] où toute la France vient lui faire compliment ; elle est immobile et pétrifiée. Mme de Maintenon la protège, et veut qu’elle soit aimée de cette famille; elle veut aussi qu’on reçoive toutes les visites, comme on faisoit autrefois. Je[2] 30 vous aurois bien conté des détails de ces deux visites. Mme de Coulanges étoit avec moi; elle me mena par complaisance chez Mme de la Cour-des-Bois[3] C’est un prodige de douleur et d’affliction, disant des choses qui font fendre le cœur, et si naturelles et si touchantes qu’elle nous fit pleurer.
Je vous crois revenue à Lambesc ; il est vrai que ces déplacements sont mauvais à tout. J’ai bien envie que vous soyez à Aix un peu en repos, et puis à Grignan. Je suis persuadée que vous vivrez bien avec l’Archevêque, puisque vous faites comme des gens qui se sont vus ailleurs : c’est cela à quoi je vous exhortois toujours. Adieu, ma très-chère et très-aimable : voilà un temps affreux[4] il n’y a plus de moutons assez hardis pour oser demeurer dans notre prairie de Livry. Je suis ravie que vous vous souveniez toujours de ce petit pays, auquel je ne
- ↑ C’est ainsi qu’on appeloit la marquise de Mailly, belle-mère de Mme de Nesle (et de la jeune de Mailly). (Note de Perrin, 1787.) Saint-Simon (tome II, p. 268) dit qu’on l’appelait ainsi « à cause de son long nez. » Voyez ci-après, p. 301, note 27.
- ↑ 10. Cette phrase n’est pas dans le texte de 1737, qui commence ainsi la suivante « Mme de Coulanges me mena par complaisance, etc. »
- ↑ 11. Sans doute la femme de Louis Girard sieur de la Cour-des-Bois, lequel mourut en 1718, doyen des maitres des requêtes, à l’âge de quatre-vingt-seize ans. Voyez le Journal de Dangeau, à la date du 15 avril 1718. Ils venaient de perdre leur fille unique Mme de Chàteau-Gonthier : voyez la fin de la lettre du 3 novembre précédent, p. 244-.
- ↑ 12. « C’est à cela que je vous exhortois toujours. Adieu, ma très-chère :voilà un temps effroyable, {Édition de 1754.)