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voilà Mme la duchesse d’EIbeuf[1] et Mme le Coigneux sa cousine : je tremblois que le chevalier ne fut fâché ; il ne le fut point du tout; elle mena la parole si bien, si vigoureusement, si capablement, qu’il en fut ravi pour une demi-heure.
Je reviens à ce petit marquis. Ne croyez pas que nous ayons été insensibles à la douleur de voir revenir cet enfant, sans vous retrouver au même endroit où il vous avoit quittée; je ne vous ai point dit ce que je sentois, et ce que je savois bien quevous souffriez ; je n’ai point appuyé là-dessus, et j’ai bien fait. Si vous aviez vu la violente contorsion de son épée, et le morceau de bombe[2]) qui l’a retournée sur sa hanche, vous diriez bien qu’il est heureux, et que Dieu le conserve [3] visiblement par un coup si mesuré : vous adoreriez cette main toute-puissante qui l’a conduit si à propos pour vous et pour nous tous, car nous aimons parfaitement ce petit capitaine. Soleri[4]nous avoit conté çomme vous étiez occupée de sa compagnie mais ce que vous en mandez est bien plus plaisant et plus agréable ; nous l’avons lu et relu cette diversion vous a fait du bien. Ne soyez point en peine de la santé de votre enfant ni saignée, ni médecine, rien du tout, ma Elle, à moins que vous ne vouliez lui ôter un
- ↑ 5. Françoise de Montault, fille de Philippe de Montault, duc de Navailles, pair et maréchal de France. (Note de Perrin,) Elle était la troisième femme de Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf, et mourut le 11 juin 1677 à l'âge de soixante quatre ans. sa cousine germaine Mme de Coigneux était Judith-Thérèsede-Suzanne de Montault, fille unique de Cyrus, marquis de Saint-Geniez, mariée le 24 juin 1679 à Jacques le Coigneux, président au parlement de Paris (voyez tome VII, p. 473, note 6). Le marquis de Saint-Geniez était le frère aîné et germain du duc de Navailles.
- ↑ 6. « Et la pesanteur du morceau de bombe, (Édition de 1754.
- ↑ 7. « L’a conservé. » (Ibidem.)
- ↑ 8. Voyez la lettre du 26 novembre précédent, p. 283, et la note 1.
