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l’amour de moi, vous ne soyez 2 bien aise de voir l’effet de ma philosophie et de mon christianisme. Pour moi je vous dirai encore une fois que la justice qu’on fait à M. de Grignan en cette rencontre m’a donné beaucoup de joie; et que je serois bien plus content, si c’étoit un honneur dont vous pussiez porter des marques aussi bien que lui, car personne ne vous honore, ne vous estime et ne vous aime plus que je fais. Vous auriez un compliment de ma fille de Coligny, Madame, si elle n’étoitau lit pour une fluxion terrible sur les yeux mais elle vous assure ici qu’elle est aussi aise de vos honneurs que moi. Je vous supplie de faire voir ici à M. de Grignan les assurances. de mes très-humbles services.

I IO8. DE MADAME DE SÉVIGNÉ A LA COMTESSE DE GT3ITAXIT.

Dimanche i g" décembre 1688.

JE vous rends mille grâces, ma très-chère Bïadame, de vouloir bien vous détourner pour moi de cette triste pente que vous donne la pensée de la cérémonie des chevaliers. Comme je connois votre sensibilité et la délicatesse de votre imagination, je comprends que c’en est assez pour vous de songer à ce qui se passa il y a vingt-sept ans*, pour renouveler en vous ce qui ne s’en éloigne jamais. Je veux donc bien vous être doublement obligée de votre 9 Nous reproduisons le texte plus qu’embarrassé de cette phrase, tel que le donnent le manuscrit et la première édition (1697). On l’avait ainsi corrigé dans l’impression de 1818:0: c ce qui me touche, ne doutant pas que si vous en avez été fâchée. vous ne soyez, etc. » Lettre 1108 (revue sur l’autographe). i. Lecomte de Guitaut, mort à Paris le 27 décembre i685 (Dangeau, tome I, p. 570), avait été chevalier de l’ordre de la promotion de t66a.