Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/456

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

45o


cela. Il n’est pas sùr qu' il devienne maître de l’Angleterre : je crois que les Anglois n’en veulent point. Voici de grandes affaires, et l’affaire[1] n’a jamais été plus brouillée ; qui voudroit assurer par où cela finira seroit bien présomptueux.

Le [2] cordon bleu pare un homme, parce qu’on sait que c’est une marque d’honneur que le maître donne à ceux qu’il veut gratifier ; mais des justaucorps en broderie pareroient plus la cour, et le roi d’Angleterre la trouveroit plus belle, s’il la trouvoit bien dorée, que s’il la voyoit avec des rubans bleus, qui ne font pas le même effet sur son esprit que sur celui des François.

Je viens d’écrire au roi d’Angleterre6[3], et pour vous faire comprendre que je ne me fais pas de fête mal à propos, il faut que vous sachiez que M. le duc d’York étant venu au siège de Landrecy, en 1655, pour y servir de lieutenant général, M. de Turenne demanda à Montpezat[4], à Roncherolles [5]ne et au Passage[6] comment

    narque n’y étoit gardé que pour les formes. Il avoit sa garde ordinaire, et celle que le prince d’Orange avoit envoyée étoit dans la ville. Il y avoit seulement deux sentinelles des gardes de ce prince à la porte du logis de Sa Majesté, de sorte qu’on eut dit que les troupes du prince d’Orange étoient plutôt là pour empêcher que le peuple ne retînt le roi s’il avoit envie de se sauver, que pour lui servir d’obstacle s’il prenoit le parti de fuir encore une fois. » (Mercure de janvier 1689, p. 341 et 342)

  1. 4. Tel est le texte de la copie autographe de Bussy ; « l’affaire » a été remplacé sur le manuscrit, mais d’une autre main, par « l’Europe.»
  2. 5. Cet alinéa et les trois suivants ont été biffés en entier dans notre manuscrit.
  3. 6. Voyez cette lettre dans la Correspondance de Bussy, tome VI, p. 207, et sur l’anecdote du siége de Landrecy, les Mémoires de Bussy, tome I, p. 425.
  4. 7. Jean-François, marquis de Montpezat, lieutenant général en 1651, gouverneur d’Arras et d’Artois en 166S, mort en avril 1677.
  5. 8. Sans doute Pierre, marquis de Roncherolles en 1652, seigneur de Cuverville, gouverneur de Bellegarde, et ensuite de Landrecy. Mais dans ses Mémoires, Bussy nomme, au lieu de lui le comte de Lillebon
  6. 9. Voyez plus haut, p.51, note 2.,