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M. le comte de Rouci [1] on veut qu’il ait dit à Mlle d’Arpajon : « Mademoiselle, encore que vous soyez laide, je ne laisserai pas de vous bien aimer. » Tous les autres mariages dont je vous ai parlé ne sont point sûrs [2] J’attends demain nos courtisans. Il faut espérer que votre enfant aimera quelque jour à lire : sans cette espérance, je serois affligée ; c’est sa jeunesse qui l’occupe et qui lui prend tout son temps.e

Vous me parlez de la Bretagne, ma chère fille, et vous me dites toutes les raisons qui m'y doivent porter [3]. Il est vrai que M. de Chaulnes me conjure [4] sans cesse de venir avec Mme de Chaulnes, qui s’en va ce carême avec deux carrosses ; il me promet d’achever toutes mes affaires, et de me ramener après les états . [5] ; de sorte que je ne puis jamais prendre mieux mon temps. Mme de Chaulnes me presse de son côté, comme vous le pouvez penser. J’ai de plus » [6] un véritable besoin de finir en ce pays-là deux ou trois affaires avec l’abbé Charrier[7] qui me prie de ne point perdre l’occasion du séjour qu’il fait en Bretagne, qui ne sera que jusqu’après les états; car après cela il redevient Lyonnois 22. ... les états, il redevient ensuite lyonnais. ( Edition de 1754.), et m’offre de me mener à Grignan. Voilà, ma chère enfant,

  1. 15. Voyez p. 438, note 13.
  2. 16. Voyez la lettre du 28 janvier précédent, p. 438-440. Le 7 (février), dit la Gazette du 12, le comte de Roucy fut fiancé, dans le cabinet de Madame la Dauphine, avec la demoiselle d’Arpajon, fille de la duchesse d’Arpajon, sa dame d’honneur ; et le lendemain ils furent mariés en l’église de la paroisse.
  3. 17. qui me doivent porter à y aller(Edition de 1754.)
  4. 18. « M’écrit sans cesse poar me conjurer. »
  5. 19. Dans l'impression de 1737, avec deux carosses, il veut ma ramener, etc
  6. 20. J'ai d'aileurs ( Edition de 1754.)
  7. 21. Voyez, tome VII, p. 374.