Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/467

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l’état où je suis mettez-vous en ma place, représentez- vous les circonstances et les occasions favorables[1] , et dites-moi votre avis, car je veux être approuvée de vous, et que vous pensiez avec quelque plaisir qu’après ce voyage nécessaire à mes affaires, je serai tout entière à vous, comme j’y suis véritablement par mon cœur et par mon inclination [2]

Pauline n’est donc pas parfaite; je n’eusse jamais cru que la principale de ses imperfections eùt été de ne pas savoir sa religion. Vous la lui apprendrez, ma fille: vous la savez fort bien, vous avez les bons livres c’est un devoir; en récompense votre belle-sœur l’abbesse[3] lui apprendra à vivre dans le monde.

Relevez vos idées pour M. de Lauzun : le Roi lui a redonné ; ses entrées c’est une grande affaire, qui a surpris tout le monde, et fait enrager la princesse. Il avoit dit que Calais étoit en mauvais état, et que le gouverneur avoit mal reçu la reine ce dernier [4] a fait voir l’un et l’autre très-faux. J’ai vu Corbinelli chez Mme de Coulanges; il a Molinos dans la tête. Je 28. [5] » suis à vous, ma chère enfant, ce n’est point une manière de parler; je ne vois ni n’espère de douceur et de repos pour le reste de ma vie, que dans votre tendre et fidèle et solide amitié.

  1. 23. « Et les occasions qui se présentent. » (Édition de 1754.)
  2. 24. Comme j'y suis par le coeur et par l'inclination (Ibidem.)
  3. 26. Mademoiselle. -Dans l’impression de 1764 « et qui fait enrager la princesse. »
  4. M. de Charost (Edition de 1754).
  5. Au lieu de cette phrase qui termine la lettre, l’édition de 1754 donne simplement «c Adieu, ma chère enfant je suis à vous, et ce n’est point une manière de parler.