Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/479

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[1] taire sur les louanges d’Esther « Il faut que Madame la maréchale ait renoncé à louer jamais rien puisqu’elle ne loue pas cette pièce. » La maréchale est enragée contre Mme de Coulanges.[2]

1138. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce vendredi 18è février.

Monsieur le chevalier revint hier au soir assez bien; il a un rhume qui va et vient, et qui me paroît l’humeur de la goutte en paroles couvertes. Le marquis, après avoir donné ordre à son équipage, ira faire sa cour à son tour, et passer les trois jours gras à Versailles. Mme de Coulanges en est revenue, et de Saint-Cyr.[3] » elle y a été tout à fait bien reçue, et assise auprès de Mme de Maintenon, et disant choses et louanges nouvelles. Elle y retourne demain avec moi ; nous attendons la réponse, car la presse est devenue si extrême, que je ne croirai y aller que quand je serai partie. Je vous ai mandé le discours de Mme de Coulanges à la maréchale d’Estrées ; la scène se passa chez M. de Croissy : la compagnie fit un éclat de rire qui déconcerta la maréchale, x

  1. follow=p472>soit rien..; elle était bonne amie, de très bon conseil, fidèle et sûre et sans être de ses amis, on ne risquait jamais à parler devant elle.
  2. 2S. Dans sa seconde édition (1754), Perrin, sans doute pour rendre l’idée plus claire, ajoute « qui vous prie de vous consoler de n’être pas louée de la maréchale, puisqu’elle ne loue point Esther. Voyez la lettre suivante.
  3. LETTRE1138. 1. Dans l’édition de 1737, où la lettre commence seulement avec cette phrase, on lit Mme de Coulanges est revenue de Versailles et de Saint-Cyr.