Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/547

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les oraisons de M. le Tourneux, et dit que l’Église avoit toujours en horreur les traductions, est mort tout en vie en deux jours, lorsqu’il se vantoit de sa santé. [1]


Votre enfant est appliqué à son devoir, à son métier : il est tel que vous le pouvez souhaiter ; et par-dessus tout cela des principes de religion dont il faut remercier Dieu. C’est un grand bonheur que d’avoir des sentiments chrétiens.

1154- DE MADAME DE SÊVIGNÊ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, mercredi 23è mars.

Pour Esther, je ne vous reprends point du tout les louanges que je lui ai données [2]je serai toute ma vie

    M. de Péréfixe, archevêque de Paris. » -- Sur les longues persécutions dont le Tourneux fut victime, jusqu’à l’année même de sa mort (1686), et dont ses traductions de différents offices et prières furent un des principaux prétextes, voyez le Port-Royal de M. Sainte-Beuve, tome V, p. 62, 63 et suivantes. Défense avait été faite, en 1686, sur une plainte du nonce, de vendre son Année chrétienne, parce que la messe y était traduite en français (p. 72). « La mauvaise volonté des ennemis ne fut point désarmée par sa mort même ; ils extorquèrent de l’official de Paris une sentence foudroyante du 10 avril 1688, et une ordonnance de M. de Harlay (l'Archevêque) du 3 mai suivant, confirmative de cette sentence, contre une traduction qu’il avait faite du Bréviaire romain « Jamais, dit du Fossé, « ordonnance ne fit plus de bruit dans Paris ; mais il est vrai aussi qu’on ne vit peut-être jamais un consentement plus général pour rendre justice à l’innocence du traducteur et à la bonté du livre en sorte que le prélat. ne put refuser à son libraire la permission de vendre ce livre (p. 79.) » « C’est dans ce Bréviaire, ajoute en note M. Sainte-Beuve, que parurent pour la première fois les Hymnes traduites en vers par Racine. »

  1. 18. Ce dernier membre de phrase « lorsqu’il, etc. » manque dans le texte de 1737.
  2. LETTRE1154 (revue en partie sur une ancienne copie).--1.Dans l'édition de 1754, la seule des deux éditions de Perrin qui donne