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charmée de l’agrément et de la nouveauté duspectacle ; j’en suis ravie: j’y trouve[1] mille choses si justes, si bien placées, si importantes à dire à un roi[2], que j’entrois, avec un sentiment extraordinaire, dans le plaisir de pouvoir dire, en se divertissant et en chantant, des vérités si solides[3] j’étois touchée de toutes ces différentes beautés; ainsi je suis bien loin de changer de sentiment; mais je vous disois que l’impression a fait son effet ordinaire[4]et s'est fait voir comme une requête civilecontre les approbations de ceux qui avaient loué dans l'excès et de bonne foi : pour moi, je l'ai encore lue avec plaisir et les critiques sont déboutés comme le sera M. d'Aiguebonne de la sienne[5] si Monsieur le chevalier a le loisir de la pousser[6].La victoire du grand conseil et été brillante et jolie : je crois que vous en serez satisfaite ; j'ai de l'impatience de recevoir la lettre où vous m'en parlerez. M de Lamoignon me disait encore aujourd’hui que cet avantage remporté à la pointe de l’épée étoit plus considérable que nous ne pensions; je lui ai dit que point du tout, que nous avions senti ce plaisir dans toute son étendue. Il est fort occupé au grand procès[7]
- ↑ 2. « »J'en fus ravie, j'y trouvai (Edition de 1754)
- ↑ 3. « Si importantes à un roi » (Ibidem.)
- ↑ 4. Les vérités les plus solides (Ibidem.)
- ↑ 5. Voyez la lettre du 9 mars précédent, p.517.-- Dans l'édition de 1754 : « Mais je vous disais que ce l'impression de cette pièce a produit son effet ordinaire et s’est fait voir une requête civile contre les approbations excessives : pour moi qui l'ai lue encore avec plaisir, je pense que les critiques sont déboutés, comme le sera etc. » Notre manuscrit donne, par erreur du copiste peut-être : « entre les approbations… »
- ↑ 6. de sa requête civile.
- ↑ 7. Le manuscrit ne contient pas la suite de la lettre
- ↑ 8. Voyez plus haut, p. 532, note 8.
cette lettre : je ne reprends point du tout les louanges que j’ai données à la tragédie d'Esther