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c’est M. de Fieubet, mais je ne l’en crois pas. Et puis Mme de Lavardin me dit que c’est Monsieur d’Arles qui aura l’honneur de la requête civile : il sollicite donc ; mais je ne voudrois pas, ce me semble, solliciter tambour battant, dans une chambre où l’on est persuadé que vous n’avez que trop de crédit. Nous faisons ici, ma chère Comtesse, la vie que je vous ai représentée : il fait un temps charmant; nous sommes tellement parfumés les soirs de jasmins et de fleurs d’orange, que par cet endroit je crois être en Provence. M. et Mme de Chaulnes m’écrivent de Saint-Malo, et me parlent toujours de vous. Écrivez à la Troche; elle ne se console point de votre oubli : je ne comprends point comment cela s’est passé, car vous êtes ponctuelle ; il ne seroit pas possible que je ne vous eusse point mandé la mort de son mari[1] ; ainsi j’attends votre réponse.

1793. DE MADAME DE SÉVIGNÉ A MADAME DE GRIGNAN ET AU CHEVALIER DE GRIGNAN.


Aux Rochers, mercredi 6è juillet.

A MADAME DE GRIGNAN.

JE les ai reçus tout à la fois ces aimables paquets, si nécessaires à mon repos [2]. Vous m’affligez de me représenter Monsieur le chevalier comme vous faites :je ne l’ai jamais vu avec de telles vapeurs, ni une poitrine si malade[3]. Comment ne seriez-vous point touchée de le voir porter dans ces appartements ? Vous m’en faites venir

  1. 3. Voyez la lettre du 2 mars précédent, tome VIII, p. 501.
  2. LETTRE 1793. 1. Cette première phrase manque dans l’édition de 1787.
  3. 2. « Ni avec une poitrine si malade. » (Édition de 1754.)