Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/119

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page que le chevalier emporte avec lui, pour gagner [1] les anciens appartements de ses pères. Le parterre des vôtres est devenu si beau, si bien planté, si fort à la mode, si plein de fleurs et d’orangers, cette place Coulanges le rend si agréable, que vous ne le reconnoîtriez pas. Votre pauvre frère est toujours tristement et ruineusement à Rennes ; M. et Mme de Chaulnes à Saint-Malo. Je ne finirois point, ma chère fille, si je voulois vous dire à quel point je suis tendrement occupée de vous, de vos affaires, de votre amitié pour moi, de l’envie qu’il me semble que vous avez de me ravoir avec vous, et de la consolation que cette pensée me donne : elle m’adoucit la fin de ma vie ; mais tout beau, revenons un peu à la volonté de Dieu, dont il ne faut jamais s’éloigner. Vous me fîtes l’autre jour un grand plaisir en me disant que vous n’étiez pas à portée d’être jalouse ; que cette confiance est juste, et qu’elle est digne de la parfaite amitié que j’ai pour vous ! Je vous conjure de faire tous mes compliments. Votre belle-sœur est si loin de se lasser des relations d’Avignon, qu’elle me fit relire il y a trois jours la Procession et les Juifs[2] ; elle aime tout cela, et moi tout ce que vous contez. Je vous embrasse tendrement, et ma chère Pauline. Mon goût s’est trouvé bien juste avec le vôtre sur le sujet d’Esther; ce fut un jour agréable pour moi[3]

    étages et un rez-de-chaussée. Il ne paraît pas que ce bâtiment ait jamais dû avoir plus d’élévation. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 7. Voyez la lettre précédente, p. 107.
  2. 8. Voyez les lettres du 22 et du 26 juin précédents, p. 86 et suivantes, et p. 93 et 94.
  3. 9. Voyez la lettre du 21 février précédent, tome VIII, p. 476 et suivantes ; et celle du 26 juin, ci-dessus, p. 94,