Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/177

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bien sincèrement avec Monsieur le chevalier, que je crois à Balaruc. Les eaux font-elles toujours bien aux maux contraires de Pauline et de Martillac? Et la Compagnie des Indes, qui joue et qui gagne, est-elle toujours en fortune ?

1209. -- DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 24è août.

On me mande de Paris qu’on attendoit M. de Chaulnes avec impatience[1] ; il y doit être arrivé le dimanche 21è de ce mois[2]. Le pape, notre cher Saint-Père, qui nous laissait ce bienheureux Comtat, étoit, par les dernières nouvelles, à la dernière extrémité[3] ; ainsi il aura fallu partir, et vous aurez bientôt M. de Chaulnes. Mme de Chaulnes, qui court, par le temps brûlant qu’il fait, à grandes journées[4], aura beau se presser, elle arrivera trop tard. On avoit dit que les cardinaux de Bouillon et le Camus ne seraient pas du voyage[5] mais cette nouvelle ne me paroît pas fondée.

  1. LETTRE 1209 1. « Je crois que vous aurez bientôt M. de Chaulnes ; on me mande- de Paris qu’on l’attendoit avec impatience. » (Édition de 1737.)
  2. 2. « M. de Chaulnes est arrivé ce soir, et a salué le Roi. qui l’a très-bien reçu ; il se dispose à partir pour Rome à la fin de la semaine. » (Journal de Dangeau, 21 août 1689, à Versailles.)
  3. 3. « A toute extrémité. » (Édition de 1754.) Le dernier membre de cette phrase « et vous aurez bientôt M. de Chaulnes, » manque dans l'édition de 1737.
  4. 4. « Qui court à grandes journées par le temps brûlant qu’il fait. » (Édition de 1754.)
  5. 5. Sur les causes de la disgrâce du cardinal de Bouillon, voyez la note 1 de la lettre du 8 août 1685, tome VII, p. 444, et la note 14 de la lettre du 22 octobre 1688, tome VIII, p. 219.- Le cardinal