Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/186

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bel endroit de son commandement[1] Mme de Lavardin m’a mandé qu’elle avoit reçu de vous une lettre toute charmante qu’elle vous aimoit et vous estimoit toujours au delà de ce qu’elle pouvoit dire. Mme de la Fayette me dit, au lieu d’une lettre charmante, « une charmante lettre et si honnête, que j’en suis honteuse, dit-elle, et j’y ferai réponse ; voilà notre commerce lié. » Voilà ses propres paroles que je copie, et en vous parlant de ces deux personnes, je leur fais honneur du goùt qu’elles ont pour vous, à vous de celui que vous avez pour leurs anciens mérites, et à moi qui les aime depuis si longtemps.

Adieu, ma très-aimable : je ne prétends pas vous apprendre des nouvelles, mais je cause sur ce qui se présente. M. de la Garde est toujours si bien instruit par la marquise d’Uxelles, que vous en savez plus que ceux qui sont à Paris. Le marquis d’Uxelles tient un grand poste à Mayence[2]. Nous attendons ici des nouvelles de notre flotte ; elle est en mer il y a longtemps[3]

Je ne sais plus où j’en suis à Grignan ; à qui j’ai affaire. Monsieur de Carcassonne a-t-il mené Monsieur le chevalier à Balaruc ? M. de la Garde est-il chez lui ? Vous y ferez[4] tous mes compliments comme vous trou-

  1. .25. Toute la fin de l’alinéa, à partir d’ici n’est que dans notre manuscrit, où elle termine la lettre.
  2. 26. La ville de Mayence étoit assiégée par le prince Charles de Lorraine. Elle fut investie le 30 mai, et la tranchée ouverte le 22 juin. Le marquis d’Uxelles (fils de la marquise, nommée deux lignes plus haut) commandoit dans cette place, où, après avoir fait une vigoureuse défense, il fut obligé de capituler le 8 de septembre suivant, faute de poudre et de mousquets. (Note de Perrin, 1754.) Voyez la lettre du 18 septembre suivant, p. 209 et 210.
  3. 27. La flotte, comme nous l’avons dit, s’était mise en mer le 16 août. La Gazette en donne des nouvelles dans son numéro du 3 septembre.
  4. 28. « Vous ferez. » (Édition de 1754.)