dans ces occasions elle a fait souffrir[1]héroïquement1 à Mlle le Camus[2]la rupture de son mariage. Seroit-il possible que l’air de disgrâce du cardinal en fût la raison ? Je crois qu’il se contentera[3] d'aller en paradis, et qu’il ne quittera point ces canailles chrétiennes[4]. Je ne puis jamais croire que des gens d’un très-bon esprit puissent jouer longtemps la comédie : c’est trop prendre sur soi. Je sens les chagrins de toute cette famille [5]. On croit toujours l'affaire du parlement de Rennes toute résolue.
I2l8. DE MADAME DE SÉVIGNÊ
A MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, ce dimanche 25è septembre.
Je[6] m’accommode assez mal de la contrainte que me donne M. de Grignan : il a une attention perpétuelle sur mes actions ; il craint que je ne lui donne un beau-père : cette captivité me fera faire une escapade[7], mais ce ne sera pas pour Monsieur le comte de Revel : oui, Monsieur ; c’est non-seulement Monsieur, mais c’est Monsieur le
1689
- ↑ 33. « C’est la soumission à ses ordres qui a fait souffrir, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 34 Voyez la lettre du 11 septembre précédent, p. 200.
- ↑ 35. « Je trouverois fort à dire que l’air de disgrâce du cardinal y fût entré pour quelque chose. Je crois que cette Éminence se contentera, etc. » (Édition de 1754>)
- ↑ 36. C’est à propos d’un prélat fort entêté de sa naissance, lequel préchant un jour au peuple de son diocèse, le traitoit de canaille chrétienne. (Note de Perrîn.) Ce mot a été attribué à François de Clermont-Tonnerre, évéque de Noyon : voyez tome II, p. 102, note 12.
- ↑ 37. Cette phrase manque dans l’édition de 1737.
- ↑ LETTRE 1218. 1. Tout ce premier alinéa ne se lit que dans l’édition de 1754-
- ↑ 2. La plus petite des deux éditions de 1754 porte « une scapade. »