disoit qu’il avoit pour moi[1]. Ce sera donc vers le printemps, ou plutôt vers le commencement de l’été[2], que selon toutes les apparences humaines je vous verrai, ma très-belle. Je crains seulement que dans ce temps-là M. de Grignan ne soit obligé d’être la lance en arrêt sur les côtes, et de ne le pas voir[3] autant que je le souhaite. Je suis ravi que Pauline commence à faire des conquêtes : le petit Coulanges paroît la louer de bon cœur et de bonne foi. Votre fils me mande fort joliment qu’après avoir été à la prise de trois ou quatre villes, il a fort envie de venir s’exposer à l’air des Rochers. Adieu, ma très-belle petite sœur : je salue et embrasse tous les illustres Grignans, sans oublier d’y comprendre M. de la Garde[4]
DE MADAME DE SÉVIGNÉ.
Il faut que tout cela passe, cela soulage. Vous croyez bien, ma chère enfant, que si je le vois partir pour Bourbon et pour Grignan, je lui demanderai une place dans son carrosse. Il se trouvera à la fin que moi, qui ne lève point boutique de philosophie, je l’exercerai plus qu’eux tous[5]. Ma Providence me sert admirablement
- ↑ 28. « » A cause de la manière dont il me fut offert, et parce que M. de Chaulnes me dit lui-méme de l’accepter dans les vues qu’il m’assuroit avoir pour moi. » (Édition de 1754.)
- ↑ 29. Le membre de phrase : « ou plutôt, etc., » manque dans l’édition de 1737.
- ↑ 30. « Et que cette circonstance ne m’empêche de le voir, etc. » (Édition de 1737.)
- ↑ 31. Il était Grignan par sa mère Jeanne, sœur de l’archevêque d’Arles (et du père du comte de Grignan). (Note de l’édition de 1818.) -Ce dernier membre de phrase : « sans oublier, etc., » manque encore dans l’édition de 1737, ainsi que la première phrase de la reprise de Mme de Sévigné.
- ↑ 32. « Je serai plus philosophe qu’eux tous. ». (Édition de 1754.)