Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/229

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l’université de Paris (vous avez vu le charmant ouvrage de Despréaux[1]), et on ne voudra pas seulement l’entendre, accompagnée de ses justificatives[2]! quoi ? deux et deux ne feront plus quatre [3] ! Une gratification donnée par le maréchal de la Meïlleraye, de cent écus en deux ans, qui n’a jamais été sur aucun état de pension, et qu’on ne savoit pas, fera un crime de n’être pas continuée, quand on dit : « Monsieur, il faudra voir aux états prochains ; si je m’étois trompé, cela seroit aisé à réparer. Car pour celle du mort rayée et donnée aux états de 71, Goetlogon n’en disconvient pas. Peut-on avoir tort quand on fait clairement toutes ces choses[4] ? Oh ! si Monsieur le chevalier avoit une telle cause en main, avec ce beau sang bouillant qui fait les héros et la goutte, il la sauroit bien soutenir d’une autre manière que je ne fais. Mais peut-on, avec un si bon esprit, fermer les yeux et la porte à cette pauvre vérité ? Non vraiment, ma chère Comtesse, ce n’est point sur ce chapitre que M. le duc de Chaulnes a tort : c’est son chef-d’œuvre d’amitié ; il en a rempli tous les devoirs, et au delà. C’est avec nous qu’il a tort, et qu’il a un procédé qui m’est entièrement incompréhensible : telle est la misère des hommes ; tout est à facettes, tout est vrai, c’est le monde. Ce bon duc m’a encore écrit de Toulon11[5] : il n’a cessé de penser

  1. . Voyez l'Arrêt burlesque pour le maintien de la doctrine d’Aristote.
  2. 8. « De ses justifications. » (Édition de 1737.)
  3. 9. Tout ce qui suit, jusqu’à : « Oh ! si Monsieur le chevalier,  » manque dans l’édition de 1737.
  4. 10. Tout ce passage paraît être relatif à l’affaire de M.d’Harouys, trésorier des états de Bretagne. (Note de l’édition de 1818.)-- Le maréchal de la Meilleraye, mort en 1664, avait été lieutenant général au gouvernement de Bretagne : voyez tome I, p. 388, note 2.
  5. 11. Le duc de Chaulnes arriva à Toulon le 8 septembre, et le dimanche 11, sur le minuit, il s’embarqua avec les cardinaux de Bonzi et de Furstemberg, sur les galères du Roi, sous la conduite du bailli