Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/230

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à moi[1], sans y avoir songé un seul moment pendant huit jours qu’il a été à Paris ; pas un mot au Roi de cette députation tant de fois promise, et avec tant d’amitié et de raison de croire qu’il en faisoit son affaire ; pas un mot à M. de Croissi, dont il emmenoit le fils[2], et qui auroit nommé votre frère. Il dit une parole en l’air à M. de Lavardin ; mais croyoit-il qu’il eût plus de pouvoir que lui pour faire un député ? Nous étions persuadés que c’était après en avoir dit un mot au Roi. Enfin il part, il apprend que Lavardin ne tient plus les états. Il va à Grignan[3]14 vous lui en parlez ; il semble qu’il ait quelque envie d’écrire, mais cela ne sort point ; il m’écrit de Grignan et de Toulon, il ne m’en dit pas un mot. Mme de Chaulnes en doit parler à M. de Croissi, mais il sera bien tard[4] ; la place sera prise par M. de Coetlogon. Pour M. le maréchal d’Estrées, il ne s’est engagé qu’à Mme de la Fayette, avec une joie sensible, pourvu que la cour le laisse le maître ; nous étions trop bien par ce côté-là ; mais, ma fille, nous n’y songeons plus : M. de Cavoie aura la députation pour son beau-frère, et fera bien[5]-. La bonne duchesse a trop perdu de temps : elle est ti-

    de Noailles, lieutenant général des galères de France. Voyez les Mémoires de Coulanges, p.62.

  1. 12. « II ne cesse de penser à moi. » (Édition de 1754.)
  2. 13. Le fils aîné, le marquis de Torcy voyez les Mémoires de Coulanges, p. 63, 72 et suivantes. Un autre fils du marquis de Croissi fut premier conclaviste d’honneur du cardinal d’Estrées (voyez les mêmes Mémoires, p. 81); c’était Charles-Joachim Colbert, abbé de Froimont, connu sous le nom d’abbé de Croissi, qui fut agent général du clergé de France (1695), puis évêque de Montpellier (10 mars 1697). Né le 11 juin 1667, il mourut le 8 avril 1738.
  3. 14. «  Que Lavardin ne tiendra point les états; il falloit donc écrire. Il va à Grignan, etc. » (Édition de 1754.)
  4. 15. Mais ce sera trop tard. » (Ibidem.)
  5. 16. Voyez ci-dessus, p. 204. Cette fin de la phrase « M. de Cavoie, etc., » manque dans l’édition de 1787.