Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/234

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<reffollow=p227 comte de Grignan, à raison de cette alliance, prenait dans les actes le titre de duc de Termes (traduction de Termoli). (Note de l’édition de 1818.)</ref>

Enfin, ma chère Comtesse, que ne faites-vous pas, quand vous le voulez, et avec quel air, et quelle bonne grâce ? Mon[1] fils a lu avec plaisir ce que vous lui mandez ; il vous a écrit depuis peu ce qu’il pensoit ; il trouve que je vous ai dit aujourd’hui tout ce qu’il pourroit vous dire ; il vous prie d’être persuadée que ma santé est parfaite, et que l’air des Rochers est excellent.

Monsieur d’ Aix n’est guère honnête de n’être pas venu vous voir ; quelle folie de vouloir être premier président ! mais c’est qu’il est fou ; par bonheur, ceux de qui cela dépend, ne le sont pas. Je vous prie, ma fille, si sa conduite vous déplaît, malgré le bon parti que vous prenez de vouloir bien vivre avec lui, écrivez-en à Mme de la Fayette[2] ; elle n’est pas persuadée qu’il puisse avoir raison contre vous, et il n’y a guère de chose[3] qu’il craigne davantage, que de paroître extravagant à ses yeux[4]. Je sens le mépris que l’on a pour votre parlement en lui laissant le chef que nous connoissons : voyez un peu ce que sont devenus ceux qu’on a donnés à cette province MM. d’Argouges[5], Pontchartrain, Boucherat ; voilà des hommes ; et non pas

  1. 34. Cette phrase manque tout entière dans l’édition de 1737.
  2. 35. « Si malgré le bon parti que vous prenez, de vouloir bien vivre avec lui, sa conduite vous déplait, je vous conseille d’en écrire à Mme de la Fayette, » (Édition de 1754.)
  3. 36. «  Guère de choses. » (Ibidem.)
  4. 37. Après cette phrase, l’édition de 1737 ajoute simplement, pour terminer la lettre : «  Mais je finis, mon enfant, et vous embrasse avec une tendresse extrême.  »
  5. 38. Mme de Sévigné a déjà parlé de MM. d’Argouges (voyez tome II, p. 317), dont l’un, François, avait été premier président du parlement de Bretagne et était entré en 168S au conseil des finances.