tant pas de me réjouir de votre nouvel amour, sans songer combien cet exemple me peut être fatal.
La marquise DE SÉVIGNÉ.
122O. DE MADAME DE SÉVIGNÉ A MADAME DE GRIGNAN ET A PAULINE DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 28è septembre.
Vous m’étonnez de me conter la sorte d’incommodité de M. de la Trousse. On m’avoit bien mandé que depuis la ceinture en bas c’étoit une espèce de paralysie ; mais cette circonstance est affreuse, et le met hors de combat, c’est-à-dire hors de toute société, et par conséquent sans consolation. C’est une infirmité que je ne comprends pas que les eaux de Bourbon puissent guérir : où va-t-on prendre que des eaux qui ne font qu’ouvrir, soient propres à rajuster et à resserrer ce qui est relâché et insensible ? Enfin, ma fille, voilà un mal des plus extraordinaires : je plains M. de la Trousse plus qu’il ne me plaindroit. Je souhaite que Monsieur le chevalier se trouve aussi bien des eaux de Balaruc qu’on le lui fait espérer. Il faut qu’elles soient d’une grande force : quoi ? c’est pour se baigner une heure et demie en trois jours qu’on vient du bout du monde chercher ce remède ; car on ne boit point de ces eaux[1] : mandez-moi l’effet qu’elles font,
- ↑ LETTRE 1220. 1. Un ouvrage spécial que nous avons déjà cité confirme en partie, et en partie semble contredire ce qui est dit ici des eaux de Balaruc : l’usage peut avoir varié plus d’une fois. « Autrefois le traitement était dirigé suivant des principes tout autres que ceux qui y président aujourd’hui. Il consistait en cinq ou six bains, pris le plus souvent dans la source elle-même, en des douches très-chaudes, auxquelles on associait un massage brutal. L’usage de l’eau