ici que le roi d’Angleterre a battu M. de Schomberg : j’en douterai jusqu’à ce qu’il l’ait mandé à sa femme à Saint-Germain[1].
I227. DE MADAME DE SÉVIGWÉ
A MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 19è octobre[2]
OH bien! ma bonne, soyez donc en colère contre M. de Chaulnes : pour moi, je ne saurais ; vous me l’avez justifié, vos paroles sont efficaces sur mon esprit, je ne saurois changer d’avis, et d’autant plus que son souvenir continuel; et de Grignan et Toulon[3], et de Rome, d’où il m’écrit du 4e, fait sur mon cœur comme s’il me graissoit la patte ; car je ne vois que des soins continuels ; et tout au plus je disois bien au commencement[4]: « Je n’ai jamais tant vu se souvenir d’une personne qu’on oublie. » Mais présentement je vois sa politique, et je ne comprends pas comme vous, Monsieur le gouverneur [5] de Provence, vous puissiez trouver étrange qu’ayant vu plus tôt que nous que cette députation iroit à M. de
- ↑ 33 « Jusqu’à ce que la nouvelle en soit venue à Saint-Germain, » (Édition de 1754.) Cette nouvelle est rapportée par la Gazette du 15 octobre. Le bruit courait que le maréchal de Schomberg avait perdu plus de mille hommes.
- ↑ Lettre 1227 (revue sur une ancienne copie). 1. Le manuscrit date la lettre, par erreur sans doute, du 13è ou du 1èe octobre ; le second chiffre est douteux.
- ↑ 2. « Et de Grignan et de Toulon. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 3. « ….1a patte : je ne vois que des soins aimables ; et tout au plus je disois au commencement, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 4. « Et je ne comprends pas que vous, MM. les Grignans, Messieurs les courtisans, surtout Monsieur le gouverneur, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.) Comparez ci-après, p. 297 et note 19-
et Bouche, Histoire de Provence. (Note de Perrin, 1754.) -- Voyez aussi la Chronologie de Palma Cayet, dans la première série de la collection Petitot, tome XXXIX, p. 97 et 98.