nommé mon fils à M. de Lavardin, écrit au maréchal pour lui, et cette duchesse ayant parlé deux fois à M. de Croissi, soutenue de la vivacité de l’abbé Têtu : cela parle tout seul; voici la suite[1]. Cette bonne duchesse, véritablement fâchée que la présence de M. de Chaulnes, avant son départ, n’eût point fait pour cette députation ce qu’ils avoient tous deux espéré, s’est mis dans la tête, avec Mme de la Fayette et Mme de Lavardin, de me faire aller à Paris, ayant sur le cœur que le défaut de cette affaire me retienne en Bretagne[2], et que son absence de Rennes me jette aux Rochers ; car si elle tenoit les états, elle m’y auroit retenue[3]. Toutes ces pensées l’agitoient, et donnoient une telle force à toute la conspiration[4], que j’en étois importunée et en un mot, ma fille, c’étoit Mme de Chaulnes qui prêtoit ces mille écus, mais de si bon cœur et de si bonne grâce avec tant d’envie que cette offre fit son effet, que Mme de la Fayette, qui ne sait point le fond de cette envie que je viens de vous conter, étoit tellement satisfaite du cœur et de l’amitié de cette duchesse pour moi[5] qu’elle ne s’en peut taire et me prie fort de
- ↑ 27. « On ne doit pas s’imaginer aussi qu’ils aient pu parler pour ce dernier, comme vous dites tous par exagération, puisque M. de Chaulnes a nommé mon fils à M. de Lavardin, qu’il a écrit an maréchal pour lui, et que Mme de Chaulnes soutenue de la vivacité de l'abbé Têtu, a parlé deux fois à M. de Croissi cela paroît bien clair ; mais voici la suite. » (Édition, de 1754.)
- ↑ 28. « Ayant sur le cœur que c’est le défaut de cette affaire qui me retient en Bretagne. » (Ibidem.)
- ↑ 29. « Elle compte bien que je ne l’aurois pas quittée. » (Ibidem.)
- ↑ 30. « A toute cette conspiration de mes amies. » (Ibidem.)
- ↑ 31. « Avec tant d’envie que cette offre eut son effet, que Mme de la Fayette, très-contente du cœur et de l’amitié de cette duchesse pour moi, me prie fort de ne point ravauder sur cette députation. » (Ibidem.) -- Les derniers mots de la phrase « me prie fort, etc., » manquent dans l’édition de 1737 : nous les avons empruntés à celle de 1754, en ajoutant et pour les lier à ce qui précède.