tions. Il n’avoit pas tort de les donner quinze ans durant sans en parler au Roi, comme avoit toujours fait le maréchal de la Meilleraye[1]. Depuis quatre ou cinq ans cela est changé[2] comme tout le reste. Quelles couleuvres n’a-t-il point avalées ! vous l’avez vu. Il sait fort bien que ses bons amis ont détourné le chemin des députations ; il le sent, et il a toujours dit à mon fils, hormis cette année, qu’il falloit présentement être courtisan[3], parce que les temps sont changés. Pour cette année, il avoit cru que la noblesse dé Bretagne et celui qui la commande pouvoient être considérés ; il avoit raison de croire au moins que sa recommandation y pourroit faire quelque chose, soit en écrivant de la province où il servoit agréablement, soit en partant pour Rome : sa timidité, ou l’impossibilité de parler de Bretagne, l’a empêché de proposer la députation au Roi ; il n’a fait que la recommander à M. de Lavardin et en écrire au maréchal d’Estrées : que sais-je encore s’il n’a pas compris qu’il trouveroit M. de Coetlogon sur son chemin, et s’il n’a pas craint de se commettre ? Pour moi, je crois que voilà le fond du sac. Il est tellement vrai qu’on ne .songe qu’à faire plaisir à Rennes[4], que par une conduite inouïe, et dont je suis fort aise, on a donné la députation du clergé à Monsieur de Rennes par une lettre de cachet : c’est une sorte de paquet qui n’étoit jamais entré dans la Bretagne pour une telle chose ; car on suit17. « Car on sait. » (Édition de 1737.)
- ↑ 13. Il étoit gouverneur de Nantes et de Brest, et lieutenant général de là haute et basse Bretagne. (Note de Perrin, 1754.)
- ↑ 14. « Cela est changé depuis quatre ou cinq ans, etc. » (Édition de 1754.) Les phrases suivantes, jusqu’à celle qui commence par : « Il est tellement vrai, » manquent dans l’édition de 1737.
- ↑ 15. M. de Sévigné avoit quitté la cour en se retirant du service. (Note de Perrin.)
- ↑ 16. « A la ville de Rennes. » (Édition de 1754.)