Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/310

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1689

̃ siège[1] qui ne regarde que son bénéfice, et qui déshonore aussi peu l’abbé de Grignan qu’elle honore l’abbé de Cosnac ? Enfin, ma fille, ce sont des tours d’imagination où l’on ne sauroit que faire.

J’ai trouvé la lettre que vous écrit[2] M. de Chaulnes fort jolie : il vous paye de raison ; vous voyez qu’il a fait ce qu’il a pu. Mais[3] le moyen de se résoudre à ne vous jamais voir ? c’est ce qui l’a décidé ; j’entre dans son sentiment. Mme de Chaulnes m’a envoyé, mais pour moi seule, dit-elle, une petite relation d’une conversation qu’a eue l’ambassadeur avec le pape : je trouve une présence d’esprit dans la réponse que lui fit le saint-père, et une vivacité qui m’a surprise, et qui fait bien voir qu’il a tout son esprit, et qu’il vivra encore bien longtemps. Je vous l’envoie, ma chère fille ; peut-être serez-vous bien aise de la voir[4]. Cette duchesse me mande qu’elle souhaite que vous pardonniez à son époux[5] le mal qu’il vous a fait, et que les armées prennent le chemin de vous envoyer bientôt votre enfant. Elle est affligée de la douleur de Mme de Soubise, qui a enfin perdu le sien[6] après des souffrances incroyables, et de Mme de Guénégaud[7]

  1. 3. Voyez ci-dessus, p. 375, la lettre du 26 octobre précédent et la note 9.
  2. 4. « Que vous a écrit. » (Édition de 1737.)
  3. 5. « cette phrase manque dans l’impression de 1754. »
  4. 6. « Je vous envoie cette relation, peut-être serez-vous bien aise de l'avoir. » (Édition de 1754.)
  5. 7. « A son mari. » (Ibidem.)
  6. 8. « Louis de Rohan, mestre de camp de cavalerie, fils aîné du prince de Soubise, mourut ici le 5 de ce mois, âgé de vingt-trois ans, de la blessure qu’il avait reçue en Flandre, au mois de juillet dernier, ayant donné en diverses occasions des preuves d’une valeur singulière, (Gazette du 12 novembre 1689,) Voyez plus haut, p. 151, note 9. L’édition de 1737 n’a pas les mots « après des souffrances incroyables. »
  7. 9. Belle-soeur de Mme du Plessis Guénégaud. Son fils aîné était le