Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/329

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à l’avenir. J’approuve infiniment que vous n’ayez point été à Lambesc dans l’air de la petite vérole : c’est la chose du monde qu’on doit le plus éviter. Je ne serai point étonnée, si Monsieur le chevalier, avec ses douleurs, à quoi le temps de Paris[1] est si contraire, prend l’occasion de passer un hiver sous votre beau soleil, s’y trouvant tout porté : je m’étonnais plutôt que même en se portant bien après Balaruc, il ne voulût pas confirmer l’effet de ces bains par la douceur d’un climat qui fait la consolation de tous les pauvres goutteux ; ainsi, mon enfant, je suis bien loin de comprendre qu’il prenne le parti de vous quitter, seule comme vous êtes, et de quitter ce beau climat[2].

J’ai reçu des compliments de l’abbé Bigorre sur le régiment du marquis. Je viens d’écrire à ce jeune colonel, et cette composition m’a donné moins de peine assurément que votre réponse à Mme de Vaudemont[3] ; si l’absence, jointe à un plus grand éloignement, a redoublé et augmenté la pompe de vos galimatias, vous avez grande raison d’être toute essoufflée[4], de vous essuyer, et de dire houf ! comme M. de la Souche[5] mais vous ne seriez pas seule si quelqu’un vouloit entreprendre de

    mille pistoles qu’il me doit ; il y a deux ans que le revenu est employé à remettre tout en état : ce sont d’étranges mécomptes, mais soyez-en consolée, comme moi. » (Édition de 1754.)

  1. 4. « L’air de Paris. » (Ibidem.)
  2. 5. « En sorte que je suis bien loin de comprendre qu’il se détermine à vous quitter, seule comme vous êtes. » (Ibidem.) Les derniers mots « et de quitter ce beau climat, » manquent dans cette édition.
  3. 6. « Et la composition de cette lettre m’a donné assurément moins de peine que votre réponse à Mme de Vaudemont ne doit vous en avoir coûté. » (Édition de 1754.) Sur Mme de Vaudemont, voyez tome II, p. 166, note 7.
  4. 7. « Tout essoufflée. » (Édition de 1754.)
  5. 8. Arnolphe, dans l'École des femmes, acte II, scène vI. Voyez le commencement de la lettre du 21 juin 1671, tome II, p. 247.