Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/356

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qu’à me tirer de la place où l’on m’avoit mis[1], et je rentre dans ma retraite plus profondément que jamais mais je ne renonce pas au plaisir de vous aller voir, dont je suis plus impatient que je ne puis vous l’exprimer [2]. Mme de Mauron[3] parle, comme d’une chose résolue, de faire un voyage à Bourbon, et d’y mener sa fille et moi; ce voyage n’est point encore dans les projets de ma mère : nous verrons comme la Providence les arrangera aussi bien que les nôtres. Je suis très-aise que vous soyez contente de votre belle-sœur; je vous assure que j’ai fort envié le plaisir qu’elle avoit de tenir compagnie à ma mère, et que je l’aurois préféré de bon cœur à la forcenerie des états. Nous avons fait nos compliments au nouveau colonel, qui nous a écrit aussi fort joliment pour nous donner part de sa nouvelle dignité : il en paroit entête comme un homme de son âge le doit être. Dieu sait combien je lui souhaite de prospérités ; je lui en souhaite autant que de santé à Monsieur son père, que j’embrasse très-tendrement, et vous aussi, ma très-belle petite sœur.

1243. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 14è décembre.

Si Monsieur le chevalier lisoit vos lettres, ma chère Comtesse, il n’iroit pas chercher, pour se divertir, celles

    fût absolument nécessaire ; et du moment qu’elle l’est, etc. » (Édition de 1754.)

  1. 40. Il était colonel d’un régiment de la noblesse de l’arrière-ban.
  2. 41. «……. que jamais. Je songe encore davantage à vous aller voir; j’en ai une impatience que je ne puis vous exprimer. (Édition de 1737.)
  3. 42. Belle-mère de Charles de Sévigné.