Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

32


point de tout son cœur? Que[1] je la trouve heureuse, encore une fois ! Vous n’avez point été saignée, ma chère enfant ; je n’ose vous conseiller de si loin ; la saignée peut n’être pas bonne aux épuisements. Vous êtes trop aimable d’aimer à parler de moi ; je vaux bien mieux quand vous me contez, que je ne vaux en personne[2]. Adieu, ma très-chère enfant : je me suis fort reposée ici ; plût à Dieu que votre santé fût aussi bonne que la mienne ! Mais qu’il est douloureux d’être si loin l’une de l’autre ! il n’y a plus moyen de s’embrasser : à Paris ce n’étoit pas une affaire. Je voudrois que vos bâtiments se fissent comme les murailles de Thèbes, par Amphion ; vous faites l’ignorante : je suis assurée que Pauline même n’ignore point cet endroit de la Fable[3]

1170. -- DE MADAME DE SEVIGNE A MADAME DE GRIGNAN

A MADAME DE GRIGNAN.

A Péquigny, ce mercredi 27e avril.

Nous partîmes de Chaulnes lundi, et nous vînmes coucher à Amiens[4], où Mme de Chaulnes est honorée et révérée comme vous l’êtes en Provence; je n’ai jamais vu que cela de pareil. L’Intendant [5]

  1. 7. Cette phrase et la suivante manquent dans l'édition de 1737.
  2. 8. « Que je ne vaux en corps et en âme. 1 (Édition de 1754.) Le membre de phrase qui suit « Adieu, ma très-chère enfant, » n’est pas dans cette édition.
  3. 9. Que Pauline est en état de rendre compte de cet endroit de la fable (Edition de 1754). Le chevalier Perrin l'explique cependant par une longue note.
  4. LETTRE 1170. 1. « Nous partîmes de Chaulnes lundi, pour aller coucher à Amiens. » (Édition de 1754.)
  5. 2. Louis Chauvelin, intendant de Picardie, père du garde des