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point de tout son cœur? Que[1] je la trouve heureuse, encore une fois ! Vous n’avez point été saignée, ma chère enfant ; je n’ose vous conseiller de si loin ; la saignée peut n’être pas bonne aux épuisements. Vous êtes trop aimable d’aimer à parler de moi ; je vaux bien mieux quand vous me contez, que je ne vaux en personne[2]. Adieu, ma très-chère enfant : je me suis fort reposée ici ; plût à Dieu que votre santé fût aussi bonne que la mienne ! Mais qu’il est douloureux d’être si loin l’une de l’autre ! il n’y a plus moyen de s’embrasser : à Paris ce n’étoit pas une affaire. Je voudrois que vos bâtiments se fissent comme les murailles de Thèbes, par Amphion ; vous faites l’ignorante : je suis assurée que Pauline même n’ignore point cet endroit de la Fable[3]
1170. -- DE MADAME DE SEVIGNE A MADAME DE GRIGNAN
A MADAME DE GRIGNAN.
A Péquigny, ce mercredi 27e avril.
Nous partîmes de Chaulnes lundi, et nous vînmes coucher à Amiens[4], où Mme de Chaulnes est honorée et révérée comme vous l’êtes en Provence; je n’ai jamais vu que cela de pareil. L’Intendant [5]
- ↑ 7. Cette phrase et la suivante manquent dans l'édition de 1737.
- ↑ 8. « Que je ne vaux en corps et en âme. 1 (Édition de 1754.) Le membre de phrase qui suit « Adieu, ma très-chère enfant, » n’est pas dans cette édition.
- ↑ 9. Que Pauline est en état de rendre compte de cet endroit de la fable (Edition de 1754). Le chevalier Perrin l'explique cependant par une longue note.
- ↑ LETTRE 1170. 1. « Nous partîmes de Chaulnes lundi, pour aller coucher à Amiens. » (Édition de 1754.)
- ↑ 2. Louis Chauvelin, intendant de Picardie, père du garde des