Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/380

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à l’Observatoire, et disoit qu’à cinq heures la nuit étoit fermée autrefois, et qu’à présent on lisoit encore à cinq heures. Nous avons tellement éprouvé cette vérité ici, où rien ne nous distrait, que tous les jours à cette heure-là mon fils lit encore, et le jour ne finit qu’à cinq heures et demie voilà, ma chère enfant, un vrai discours pour remplir une lettre sans, réponse. Beaulieu me mande qu’on attend notre marquis ; je suis curieuse de savoir mille détails qui le regardent, et de confronter la différence d’un colonel avec notre petit mousquetaire.

On[1] m’avoit mandé mille nouvelles de Rome, toutes fausses, selon les divers intérêts et la malice de chacun. Le courrier est enfin arrivé; et au lieu de toutes ces prophéties, vous verrez que le pape consent à l’union de l’abbaye de Saint-Denis à Saint-Cyr, et donne le gratis, qui est de cent quatre-vingt mille livres[2]: voilà une douceur qui ne sera pas peu sensible, et qui embarrassera ceux qui veulent croire que l’ambassadeur est la dupe, et que le cardinal d’Estrées a raison de se défier de la

  1. 4. La lettre commence ici dans le manuscrit.
  2. 5. La somme s’élevait à cent quatre-vingt mille francs, dont il revenait au pape soixante mille. Voyez une lettre du duc de Chaulnes à Mme de Maintenon insérée dans les Mémoires sur Madame de Maintenon, recueillis par les dames de Saint-Cyr (Paris, 1846, in-12, p. 282). D’un autre côté, on lit dans les Mémoires de Coulanges, p. 166 : « L’ambassadeur n’eut pas de peine à conclure avec lui (le pape) l’union de la manse abbatiale de Saint-Denis à la maison de Saint-Cyr, pour en composer le revenu, affaire très-desirée par Mme de Maintenon. Non-seulement le pape en accorda les bulles le 2 décembre, ce qui pouvoit passer pour une grâce, mais il l’embellit encore par le gratis des bulles, qui se montoient à soixante-dix-sept mille francs. Après cette faveur, Sa Sainteté en accorda encore beaucoup d’autres petites de cette espèce. Le chancelier de France, Roucherat, obtint le gratis des bulles de l’abbaye de Saint- Wandrille en faveur de l’abbé de Fourcy, son petit-fils, et MM. le Pelletier, ministre d’État, et d’Aquin, premier médecin du Roi, l’obtinrent aussi pour leurs enfants, »