Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3^8

vous connoissez les relâchés ; mais quoiqu’ils diffèrent de sentiments pour les moyens de se sauver, ils s’accordent tous pour l’amitié, la tendresse, l’estime et le respect qu’ils ont pour vous.

1251 DE CORBINELLI AU COMTE

DE BUSSY RABUTIN.

A Paris, ce 6è janvier 1690. [1]

JE vous souhaite cette année, Monsieur, aussi heureuse que vous le méritez, et je vous supplie de croire que la révolution de mille siècles me trouveroit dans ce sentiment. Je dis la même chose à Mme de Coligny. J’ai lu avec plaisir les réflexions que vous faites sur les affaires publiques. Je voudrois que le Roi eût vu la lettre que vous m’écrivez. J’ai trouvé le livre des Pensées ingénieuses, du P. Bouhours, excellent ; mais sans vous il ne le seroit pas tant de la moitié[2]. Mme de Sévigné ne reviendra que l’été prochain. Je dînai hier chez M. de Lamoignon, avec Despréaux, Racine, et deux fameux jésuites. On y parla des ouvrages anciens et modernes ; on opposa le seul Pascal à Cicéron, à Sénèque et au divin Platon.

  1. LETTRE 1251.-- 1. Cette lettre n’est ni dans le manuscrit de Bussy ni dans la première édition de sa correspondance (1697); elle a été imprimée pour la première fois dans les Nouvelles lettres (1709), IIIè partie, p. 76.
  2. 2. Les Pensées ingénieuses des anciens et des modernes, par le P. Bouhours. venaient de paraître. L’Achevé d’imprimer est du i«r octobre 1689. «  » Ces pensées, comme le dit l’auteur lui-même dans son Avertissement, ne sont la plupart que les restes de celles qu’il a mises en oeuvre dans la Manière de bien penser. Bussy Rabutin est cité fréquemment dans cet ouvrage ; son nom figure vingt fois dans la table qui termine le livre, et qui est intitulée Des Noms des personnes que l’on cite ou dont l’on parle sans les nommer (édition de 1707).