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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/405

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La conversation eût été digne de vous. Pour moi, j’opposai frà Paolo à tous ces gens-là, et je n’en veux rien rabattre : bien des connoisseurs sont de mon sentiment.

1252. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A COULANGES.

Aux Rochers, le 8è janvier.

QUELLE triste date auprès de la vôtre, mon aimable cousin ! elle convient à une solitaire comme moi, et celle de Rome à celui dont l’étoile est errante et libertine, et qui

Promène son oisiveté Aux deux bouts de la terre1.

La jolie vie ! et que la fortune vous a traité doucement, comme vous dites, quoiqu’elle vous ait fait querelle2 ! Toujours aimé, toujours estimé, toujours portant la joie et le plaisir avec vous, toujours favori et entêté de

3. Pietro Sarpi, l’historien du concile de Trente ; voyez ci-dessus, p. 299, note 29.

LETTRE 1252, -- 1 Allusion à ce couplet de Coulanges, qui a été imprimé parmi ses chansons (édition de 1698, tome I, p. 241), avec ce titre Arrivée de Monsieur de*** à Rome :

Est-ce un songe ? Est-ce tout de bon Que je me trouve à Rome ? Suis-je encore un petit garçon ? Mais non, je suis un homme, Qui maître de sa liberté En paix ainsi qu’en guerre, Promène son oisiveté Aux deux bouts de la terre.

2. Allusion à ces vers de Coulanges, cités plus haut, p. 364, note 6 :

Fortune, tu m’as fait querelle, Mais tu ne m’as point maltraité.


1690