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beautés et les tours de cette belle Seine pendant quatre ou cinq lieues, et les plus agréables prairies du monde; ses bords n’en doivent rien à ceux de la Loire[1]: ils sont gracieux, ils sont ornés de maisons, d’arbres, de petits saules,[2] de petits canaux qu’on fait sortir de cette grande rivière : en vérité, cela est beau[3] ; Je ne connaissais point la Normandie. Je l'avais vue trop jeune[4] ; hélas! il n’y a peut-être plus personne de tous ceux que j’y voyois autrefois : cela est triste.[5] J'espère trouver à Caen, où nous serons mecredi, votre lettre du 2è et celle de M. de Chaulnes. Je n’avois point cessé de manger avec le chevalier avant que de partir ; le carême ne nous séparoit point du tout ; j’étois ravie de causer avec lui de toutes vos affaires ; je sens infiniment cette privation : il me semble que je suis dans un pays perdu, de ne plus traiter tous ces chapitres. Corbinelli ne vouloit point de nous les soirs, sa philosophie s’alloit coucher; je le voyois le matin, et souvent l’abbé Bigorre nous venoit conter des nouvelles.
Je vous observerai pour votre retour, qui réglera le mien : je vis au jour la journée. Quand je partis, M. de Lamoignon étoit à Bàville avec Goulanges[6].Mme du Lude, Mme de Verneuil et Mme de Coulanges sortirent de leurs couvents pour venir me dire adieu[7] tout cela se trouva chez moi avec Mme de Vins, qui revenoit de
- ↑ 5. « J’ai vu le plus beau pays du monde, les plus agréables prairies, et tous les tours qu’y fait cette belle Seine, dont les bords, pendant quatre ou cinq lieues, n’en doivent rien à ceux de la Loire. » (Édition de 1754.)
- ↑ 6. de jeunes saules.(Ibidem.)
- ↑ 7. ces mots : « en vérité, cela est beau » ne sont pas dans l'impression de 1737
- ↑ 8. J'étais trop jeune quand je la vis » (Edition de 1754.)
- ↑ 9. Cette pensée est triste (Ibidem.)
- ↑ 10. Les mots avec Coulanges ne sont pas dans l’impression de 1737.
- ↑ 11. « Pour me venir dire adieu. » (Édition de 1754.)