est écrit dans les bons livres. La comparaison ne doit déplaire ni à la mère, ni à la fille[1]
I267. DE MADAME DE SÉVIGNÉ
A MADAME DE GRIGnAN.
Aux Rochers, mercredi 22è février.
C’est un chef-d’œuvre en sa manière, que la lettre que vous avez écrite à l’abbé Charrier ; elle étoit vraiment difficile, car le sujet vous manquoit un peu; mais vous avez si bien employé l’abbé de Quimperlé[2], Mme de Sévigné, le fils de M. Charrier, et Mme de Grignan, qu’il n’y a pas un mot qui ne porte, et qui n’y soit nécessaire. Je suis persuadée que vous n’avez point senti toute la justesse de ce billet ; il vous est échappé mais je lui rends l’honneur qui lui est dû, et j’en suis ravie ; il ne pouvoit venir plus à propos pour m’aider à remercier ce bon abbé d’une affaire très-importante qu’il vient de terminer pour moi en basse Bretagne : je croyois le payer en lui envoyant votre aimable lettre. ̃
Parlons de vous, ma chère belle : vous ne me dites plus rien du premier ministre[3]; cette affaire doit pourtant avoir de la suite. Comment avez-vous fait pour l’équipage de votre enfant ? je sais plus tôt que vous que sa compagnie est vendue. Je ne crois point qu’il ait le temps de vous aller voir ; j’en suis affligée pour vous et pour lui. On me mande que c’est un gros garçon, et qu’il ne