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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/488

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et a dit à M. de Louvois que si ce mariage lui déplaisoit, il ne le verroit [pas]. Voilà ce qu’a fait cette folle : Pour qui ? pour un ingrat…….[1] Mme de la Mésangère a épousé le fils de Fontenay[2] qui est à M. de Chartres : autre folie désapprouvée de Mme de la Sablière et de tout le monde. On ne distingue point assez les têtes sages.

Monsieur de Paris est nommé au cardinalat par le Roi [3], et Monsieur de Reims par le roi d’Angleterre. Voilà encore deux cardinaux ; ce sera sept en France comptez-les sur vos doigts[4]. M. le cardinal de Harlay, M. le cardinal le Tellier, voilà deux hommes bien contents ! Vous me dites : « Eh, mon Dieu ! pourquoi me contez-vous cela ? j’en sais la plus [grande] partie, et ne me

  1. 15. Vers déjà cité (tome VI, p. 439) de l'Andromaque de Racine, acte V, scène IV.
  2. 16. Mme de la Mésangère, fille de Mme de la Sablière, avait épousé en effet, le 7 mars, Nocey de Fontenay, si célèbre par sa liaison avec le Régent, et fils de Claude de Nocey, seigneur de Fontenay, un des deux sous-gouverneurs du duc de Chartres, et de Marie le Roy de Gomberville. -- La Fontaine a dédié en 1685 à Mme de la Mésangère sa fable de Daphnis et Alcimadure (livre XII, fable xxvi), et Fontenelle en a fait un des interlocuteurs de ses Entretiens sur la pluralité des mondes (1686).
  3. 17- « Le Roi, dit la Gazette du 18 mars, a nommé au cardinalat messire François de Harlay de Chanvallon, archevêque de Paris…… pour la première promotion qui se fera en faveur des couronnes. » Dangeau, dans son Journal, donne la même nouvelle au 10 mars. Dans son numéro du 1er avril la Gazette annonce que l’archevêque de Paris a reçu les compliments de tous les corps et communautés de cette ville. Mais cette nomination ne fut pas confirmée par le pape, non plus que celle de le Tellier. Ils moururent l’un et l’autre sans avoir le chapeau.
  4. 18. Il y avait alors cinq cardinaux français, qui étaient les cardinaux de Bouillon, de Bonzy, d’Estrées, de Furstemberg et le Camus. (Note de l’édition de 1827.) Il faut y joindre Forbin de Janson, évêque de Beauvais, promu le 13 février 1690.