Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/493

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tis encore dans cet équipage? Que n’ont-ils tenu lieu [1] dans l’argent comptant qu’il faut qu’il emporte ? Enfin pourquoi souffrez-vous que quand cet équipage est déjà trop grand, cette pauvre Mme de Grignan donne encore ses deux mulets, et démonte sa litière, dont il me semble qu’on a toujours affaire, et qui est si nécessaire en Provence ? Enfin pourquoi songez-vous aux Adhémars, quand vous savez le fond de leur sac ? Mais je me laisse emporter au plaisir de grêler sur vous de deux cents lieues loin : c’est un plaisir qu’on ne prend guère en présence ; j’ai profité de l’occasion une bonne fois, et je continue.

Pourquoi souffrez-vous que Pauline donne échec et mat à sa mère[2], et qu’elle lui échauffe le sang, et qu' elle la fasse malade ? Que ne donnez-vous le fouet à Pauline ? Vous voyez bien que vous avez tort. Mais comment donner le fouet aussi à une personne qui écrit de son chef à Mme d’Epernon[3] Cette action me ferme la bouche, et je finis le ton des reproches pour vous dire que j’ai pensé la première que ce n’étoit pas une chose soutenable pour vous que de voir partir Monseigneur le Dauphin et tout le monde pour la guerre, pendant que vous seriez habitant du Carnavalet[4]; et je comprends vos sentiments sur cette sorte de peine. J’approuve la répétition de Balaruc[5], (et je suis ravie de la joie que vous donnerez à votre famille par la continuation de séjour qui doit leur être fort chère et fort utile.

  1. 31. Dans l’édition de 1827 on a ajouté un mot, avec raison peut-être : Que n’ont-ils tenu leur lieu. »
  2. 32. Voyez la lettre du 23 avril suivant, p. 494
  3. 33 ?Voyez encore la lettre du 23 avril, p. 499
  4. 34. Dans le manuscrit, par une faute bizarre : habitant du Carnaval. »
  5. 35. Le chevalier avait été l’année précédente aux eaux de Balaruc le copiste a écrit Balare voyez ci-dessus, p. 40 et note 1.