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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/52

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je vous écris; car je n’ai ni réponse à vous faire, ni nouvelles à vous mander je vous en écrirai de Rennes. Adieu je me porte fort bien, je ne suis plus lasse; on voyage bien commodément avec cette bonne duchesse, qui vous aime[1] et vous embrasse de tout son cœur.

1175. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Rennes, ce mercredi 1è mai.

Nous arrivâmes enfin hier au soir, ma chère enfant LETTRE 1175,-- 1. « Nous voici arrivées d’hier à Rennes. » (Édition de 1754.) nous étions parties de Dol : il y a dix lieues ; c’est justement cent bonnes lieues que nous avons faites en huit jours et demi de marche. La poussière fait mal aux yeux ; mais trente femmes qui vinrent au-devant de Mme la duchesse de Chaulnes, et qu’il fallut baiser au milieu de la poussière et du soleil, et trente ou quarante messieurs, me fatiguèrent[2]beaucoup plus que le voyage n’avoit fait. Mme de Kerman en tomboit, car elle est délicate ; pour moi, je soutiens tout sans incommodité. M. de Chaulnes étoit venu à la dînée, il me fit des amitiés bien sincères[3] Je démêlai mon fils dans le tourbillon, nous nous embrassâmes de bon cœur ; sa petite femme étoit ravie de me voir. Je laissai ma place dans le carrosse de Mme de Chaulnes à Monsieur de Rennes[4].J’allai[5]avec M. de Chaulnes, Mme de Kerman et ma belle-fille, dans

  1. 11. « Elle vous aime »
  2. 2. « Nous fatiguèrent, » (Ibidem.)
  3. 3. « De bien sincères amitiés. » (Ibidem.)
  4. 4. Beaumanoir de Lavardin :voyez tome V, p. 18, note 24
  5. 5. « Et j’allai. » (Édition de 1754 .)