Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/536

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ris, vient souper et coucher ici ; je saurai de lui bien des choses que les lettres n’apprennent point. Enfin, ma très-agréable bonne, adieu pour aujourd’hui. Je suis ravie que vous vous portiez bien de votre purge ; la mienne m’a fait tous les biens du monde, en me laissant comme elle m’avoit trouvée. Nous fûmes hier, jour de saint Jean, à Vitré, gagner ou tâcher de gagner le jubilé[1]. Il y avoit une grande procession où je ne fus pas ; le temps m’eût manqué. J’ai souvent conté la vôtre d’Aix, au grand étonnement des écoutants, et ces diables de père en fils, et les autres folies où la sagesse du cardinal Grimaldi avoit échoué[2]. Je crains que le pape ne soit plus libéral d’indulgences que de bulles. On m’envoya, l’autre jour, de Paris, sur le même chant[3], ceci :

Aux paroles d’Ottobon Coulange est trop crédule ; Je connois ce pantalon (il est Vénitien), Et nous n’aurons qu’en chanson Des bulles.

Ne me citez point. Le singulier et le pluriel font une faute ; mais elle étoit dans celleErreur de référence : Paramètre invalide dans la balise <ref>" de notre cousin. Adieu

    en Lave le 29 mai, avait accordé au Roi le 12 juin un don gratuit de douze millions, et était allée en corps, le 17, prendre congé de Sa Majesté. Voyez la Gazette, p. 264, 300 et 370.

  1. 16. La Gazette nous apprend (p. 227 et 251 qu’à Paris la bulle du jubilé avait été publiée vers le milieu de mai, et que le Roi en fit les stations le 20 mai.
  2. 17. Voyez tome II, p. 248, et ci-dessus, p. 86 et 87.
  3. 18. C’est-à-dire sur le même air que la chanson de Coulanges, intitulée: le Retardement des Bulles. Voyez la note suivante.