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SÉVIGNÉ
1286. DE MADAME DE SÉVIGNÉ
ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ A MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi[1] 12è juillet.
Réponse au Ier juillet.
DE MADAME DE SÉVIGNÉ.
Ce fut un grand jour, ma chère bonne, pour M. de Luxembourg : quelle belle victoire2, pleine, entière, glorieuse, et qui ne pouvoit être placée plus à propos. ! Je suis assurée qu’encore que vous n’ayez point été en peine de notre marquis, qui, je crois, n’étoit pas du détachement que M. de Boufflers y envoya’, vous n’aurez pas laissé d’être extraordinairement émue. Pour moi, je l’étois à ne savoir à qui j’en avois ; car je compris bien que notre enfant, ou n’y étoit pas, ou n’étoit pas du nombre des
- ↑ LETTRE 1286 (revue sur l’autographe). -- 1. Il y a, comme d’ordinaire, mecredy dans l’original.
- ↑ 2. La victoire remportée à Fleurus, près de Charleroi, le Ier juillet précédent, par le maréchal de Luxembourg, sur le prince de Waldeck, qui commandait l’armée des États-Généraux, « composée, comme dit la Gazette (p. 326), de troupes d’élite de toutes sortes de nations….. (et) forte de plus de quarante mille hommes. » La Gazette donne une double relation de cette bataille dans deux numéros extraordinaires (p. 325-336 et p 349-36o).
- ↑ 3. Le maréchal de Luxembourg avait été joint, sans que le prince de Waldeck en fût averti, par un détachement de l’armée de la Moselle commandée par le marquis de Boufflers : voyez la Gazette, p. 349. C’était, comme nous l’avons vu, dans l’armée de Boufflers que servait le marquis de Grignan.
notaires qui l’ont fait, je les désavoue, et ne prétends point m’en servir en ce chef ; ce faisant vous conclurez à déboutement contre ceux qui m’ont mis en cause. La présente vous servira de procuration spéciale,- et s’il est nécessaire d’en envoyer une autre plus authentique, vous n’avez qu’à m’en donner avis, je ne manquerai pas de vous satisfaire.