Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/586

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Paris, lui dire qu’il ne s’alarmât point, que son fils se portoit bien, qu’il en étoit fort aise. M. de Pompone courut à Versailles remercier Sa Majesté de ses bontés. il en reçut encore mille douceurs et mille honnêtetés, retournant sur le mérite de ces jeunes garçons [1]. Enfin on voit que le Roi a du goût et de l’inclination pour notre pauvre ami : cela fait penser….. mais non, ce sera pour un plus jeune mérite. Mon Dieu, si c’étoit Furibonne[2] l'eussions-nous jamais cru ?

1304. DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

A Grignan, vendredi 10è novembre 1690


OU pensez-vous que je suis, Monsieur? n’avez-vous pas su que j’étois en Bretagne? notre Corbinelli doit

    janvier 1688, devint introducteur des ambassadeurs et princes étrangers en novembre 1698, et mourut à quatre-vingts ans, en mars 1728. « C’étoit, dit Saint-Simon (tome II, p. 224). un homme qui ne manquoit pas d’esprit, mais qui avoit la rage de la cour, des ministres, des gens en place ou à la mode, et surtout de gagner de l’argent dans les partis en promettant sa protection. On le souffroit et on s’en moquoit. II avoit été lecteur du Roi, et il étoit frère de Breteuil, conseiller d’État et intendant des finances….. Il faisoit volontiers le capable, quoique respectueux, et on se plaisoit à le tourmenter…...

  1. 5. Leur mérite était fort inégal, d’après Saint-Simon. «  » M. de Pompone, dit-il (tome II, p. 329), ne fut pas heureux dans ceux (de ses fils) qui se destinèrent au monde. Le cadet (le chevalier voyez plus haut, p. 85, note 4, et p. 555, note 2), qui promettoit, fut tué de bonne heure à la tête d’un régiment de dragons (il mourut à Mons, peut-être de blessures en 1693). L’aîné, épais, extraordinaire, avare, obscur, quitta le service, devint apoplectique, et fut toute sa vie compté pour rien jusque dans sa famille. L’abbé de Pompone fut aumônier du Roi…… »
  2. 6. Tel est le texte de notre manuscrit. Faut-il lire peut-être Figuriborum (le comte d’Avaux : voyez tome VIII, p. 499, note 11) ?